Dans une correspondance qu'il nous a adressée, le professeur Madjid Benchikh, s'estimant diffamé et usant du droit de réponse, apporte les précisions suivantes aux propos de Me Ksentini. «J'ai été gravement mis en cause par M. Ksentini dans votre journal du jeudi 16 septembre 2010. 1/ Contrairement aux affirmations de M. Ksentini, je n'ai jamais eu de double nationalité. La nationalité algérienne est ma seule nationalité. Habituellement, les militants authentiques des droits de l'homme ne présentent pas leurs prétendus ennemis en montrant du doigt telle ou telle de leurs nationalités. Ils insistent, au contraire, volontiers sur l'universalité des droits de l'homme. Attirer l'attention sur une prétendue double nationalité constitue un grossier clin d'œil populiste pour justifier ensuite de vulgaires attaques contre ma personne. Je n'ai pas de double nationalité mais je connais des Algériens éminents qui ont une double nationalité. 2/ Je ne suis pas le représentant de la FIDH. Et je n'ai pas participé au rapport publié par la FIDH et l'OMCT sur la situation des droits de l'homme en Algérie que dénonce M. Ksentini : c'est donc un mensonge de l'affirmer. J'ai appris l'existence du rapport par la presse. Venant d'un avocat, de surcroît président d'une Commission nationale de protection des droits de l'homme, cette manière de faire en dit long sur le personnage. La situation des droits de l'homme en Algérie et l'image de l'Algérie qui en résulte s'expliquent, d'après M. Ksentini, par l'hostilité au peuple algérien de la FIDH et de... Madjid Benchikh, désignés comme des ennemis de l'Algérie... Il aurait été plus convaincant d'analyser tel ou tel point du rapport de la FIDH et de l'OMCT et de démontrer un autre point de vue au lieu de se lancer dans l'insulte facile. 3/ L'incapacité bien connue de M. Ksentini de parler de manière crédible de la situation des droits humains en Algérie et, par exemple, de mettre en débat la prolongation de l'état d'urgence, les interdictions de manifester, la non délivrance d'agrément à plusieurs partis politiques ou même à des associations, les atteintes à la liberté de la presse, les problèmes des harraga, des familles de disparus et des victimes du terrorisme, le conduisent à dénigrer et à insulter ceux qui ne pensent pas comme lui. Voilà donc M. Ksentini qui se prend pour un défenseur des intérêts du peuple algérien et qui se met à désigner du doigt les «ennemis du peuple». Quelle bouffonnerie. Le dérapage est tel et le niveau de l'insulte si bas que je répugne à prolonger mon commentaire sur cette diffamation, de peur d'être ainsi en contact indirect avec M. Ksentini. Je ne fais cette mise au point que par respect pour les lecteurs du journal Le Temps d'Algérie. Madjid Benchikh, professeur émérite, ancien doyen de la Faculté de droit d'Alger et ancien président d'Amnesty en Algérie.