Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) appelle tous les syndicats autonomes et les associations à initier une action de protestation commune, afin d'exiger le changement et le droit syndical en Algérie. Mohamed Salem Sadali, SG du Satef, a estimé, lors d'une conférence de presse organisée hier au siège de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH), à Alger, qu'il est nécessaire de profiter de la conjoncture actuelle, caractérisée par plusieurs mouvements de protestation, afin de fédérer cette force sociale et organiser une action commune, afin de mettre la pression et exiger un changement. L'intervenant opte pour un rassemblement permanent devant le ministère du Travail et le dépôt d'une plainte au niveau du bureau international des travailleurs (BIT). Cette idée, explique l'intervenant, n'est pas nouvelle puisqu'une concertation avec plusieurs syndicats que regroupe la CNCD-Barakat a déjà eu lieu. M. Sadali dénonce plusieurs points, particulièrement ceux relatifs aux œuvres sociales, dont la gestion est monopolisée par l'union syndicale de l'UGTA. «3% de la masse salariale est prélevée obligatoirement sur les salaires des travailleurs, ce qui constitue un pactole conséquent qui est confié à l'UGTA», a indiqué le conférencier, qui estime que cela constitue une carte de pression du gouvernement pour amener l'UGTA à prendre certaines décisions. Concernant le même point, il rappelle que le ministère a complètement dégagé sa responsabilité en s'appuyant sur l'arrêté n°94-158. Il estime que le gouvernement, qui refuse de décentraliser la gestion des œuvres sociales, veut créer un sujet de fixation pour le secteur pour éviter que les travailleurs de l'éducation ne se joignent aux luttes en cours. Selon lui, la seule solution viable est de mettre en place une commission d'enquête pour dévoiler les scandales et sanctionner les acteurs des détournements financiers. Il propose aussi de supprimer les œuvres sociales et de libérer la création des mutuelles sociales. De même qu'il estime indispensable de décentraliser la gestion des œuvres sociales, pour qu'elle soit faite au niveau des établissements scolaires, où les commissions de gestion seront élues directement par les travailleurs. M. Sadali insiste, par la même occasion, sur la réforme scolaire qu'il qualifie de vrai «fiasco masqué» par les résultats «manipulés suivant le taux de réussite exigé». Il a dressé, dans ce cadre, un bilan noir, et ce, «malgré les résultats positifs affichés chaque année par le ministère de l'Education». Selon lui, on ne peut pas aller vers une réforme réelle avec le même staff à l'origine de l'échec de l'école algérienne. Le dernier point évoqué par le SG du Satef est la liberté syndicale. Il regrette que les syndicats autonomes soient privés de cette liberté sur le terrain. A cet effet, il appelle tous les syndicats qui partagent le même avis à se regrouper autour d'une action commune.