Le manque d'eau qui persiste à travers plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment au sud et au nord de la wilaya, a engendré des mouvements de protestation la semaine dernière dans certaines localités. Depuis le début de l'été, certaines régions, en effet, sont carrément dépourvues d'eau. A la commune de Maâtkas, à titre d'exemple, aucune goutte d'eau n'a coulé des robinets depuis plus de 40 jours. Devant cette situation, l'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou a décidé de réagir par le biais d'une déclaration rendue publique ce week-end. Le P/APW dénonce le «rythme d'une tension aiguë engendrée par le manque d'eau», et selon lui, la réaction de la population qui a procédé à plusieurs actions de protestation est amplement légitime. Les élus de l'APW pointent d'un doigt accusateur la direction de l'hydraulique, responsable de ce manque chronique d'eau à Tizi Ouzou. «A entendre les discours rassurants de la direction de l'hydraulique, tout laissait croire que le problème est définitivement résolu avec le raccordement au barrage de Koudiat Asserdoune, notamment pour la région sud de la wilaya, à savoir Drâa El Mizan, Boghni, Tizi Ghenif et Ouadhias… Des engagement fermes ont été donnés pour alimenter la Kabylie maritime (Ouaguenoune, Azeffoun, Tigzirt…), à partir du barrage Taksebt, cela au plus tard le 30 juin 2011. Or, il s'avère que la réalité est autrement plus dramatique, les robinets sont à sec et qu'en définitive les promesses des pouvoirs publics ne sont que des chimères», peut-on lire au préambule de la longue déclaration. Les élus APW signalent aussi la mauvaise gestion de la distribution d'eau. «Il est paradoxal, à cet effet, de constater que d'inestimables ressources en eau se perdent au vu et au su de tous, en raison de la vétusté et de la corrosion qui frappent les principales adductions. Le réseau AEP est obsolète dans la majorité des communes sans que la direction concernée ne réagisse. La nappe phréatique de l'Oued Sébaou, une réserve naturelle stratégique pour la wilaya, continue d'être dilapidée et agressée en toute impunité», dénoncent-ils encore. Le document de l'APW rappelle, en outre, qu'il est inadmissible qu'une wilaya aussi riche en pluviométrie et disposant d'un barrage de la dimension de Taksebt et de nombreuses sources naturelles, souffre des supplices du manque d'eau. Les habitants des régions qui sont touchées par la crise du manque d'eau ne doivent leur salut qu'à l'achat de cette denrée à raison de 1000 DA la citerne. La nappe phréatique qui renferme d'énormes quantités d'eau n'est pas exploitée en Kabylie.