La consternation et la désolation se lisaient sur les visages des habitants de la ville de genêts hier matin. L'attentat kamikaze qui a ciblé une structure sécuritaire en plein centre-ville pour la deuxième fois en espace de trois ans a fait planer le doute au sein de la population locale. Certains citoyens que nous avons apostrophés ne trouvaient les mots pour qualifier cet attentat. D'autres essayent de raconter comment ils ont vécu le moment de l'explosion. «Juste au moment où je me suis levé pour le s'hour, une forte explosion a secoué mon bâtiment. Je croyais qu'il s'agissait d'un tremblement de terre. Les vitres de mon appartement, comme vous le voyez, sont parties en éclats. En jetant un coup d'œil de ma fenêtre, j'ai vu l'épave du kamikaze. Ça a été la panique générale dans l'immeuble. Nous sommes vraiment traumatisés, alors que dire de nos petits enfants ? nous déclare les larmes aux yeux une habitante de la cité des Bâtiments Bleus. Son époux nous montre des pièces de la voiture du kamikaze parvenues jusqu'à leur immeuble. Les sièges et les bureaux des quotidiens Liberté, Le Soir d'Algérie, et l'Expression ont été sérieusement touchés par l'attentat. «Je ne sais pas quoi faire. Je rédige mon article ou bien je nettoie le bureau ?» nous dira un confrère. Les habitants et les commerçants du centre- ville qui ont été touchés par les déflagrations ont commencé hier matin, tant bien que mal, à nettoyer les lieux et à réparer les dégâts. L'un des commerçants qui a passé la nuit dans son magasin a été gravement brûlé. «Il est entre la vie et la mort», se désole son voisin. Ce sont pratiquement les mêmes immeubles qui ont été touchés lors de l'attentat kamikaze de 2008. «C'est la deuxième fois que mon commerce subit les dégâts d'un attentat kamikaze. Je ne vous cache pas je songe à changer de lieu. Je crains pour ma vie et celle de mes employés», regrette le propriétaire d'une cafétéria de la rue Lamali. Durant toute la journée d'hier, les artères du centre-ville ont été fermées à circulation automobile. La police scientifique a exploré les moindres recoins à la recherche d'indices pour les besoins de l'enquête.