Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a été condamné hier par le tribunal pénal près la cour de Tizi Ouzou à une amende de 100 000 dinars (10 millions de centimes) dans l'affaire l'opposant à la direction de l'éducation de Tizi Ouzou. Cette dernière a déposé, rappelle-t-on, une plainte contre Amoura pour «diffamation» suite à ces déclarations dans la presse l'accusant de «mauvaise gestion». Joint par nos soins, le syndicaliste, tout en dénonçant «l'instrumentalisation de la justice en faveur de l'administration», dira qu'«il s'agit d'une décision politique». «On veut nous faire peur et taire par cette décision qui vise la restriction des libertés syndicales, mais nous leur disons que le Satef n'a peur de personne et continuera à dénoncer toute anomalie constatée dans le secteur de l'éducation», ajoute-t-il. Le 15 janvier dernier, lors du procès, le procureur de la République avait requis l'application des lois. D'ailleurs, à ce sujet, le secrétaire général du Satef se demandera : «comment se fait-il que le représentant de l'Etat au même titre que le juge n'ont constaté aucun délit, et voilà que je suis condamné à payer une amende ?» Et d'enchaîner : «Il aurait été plus judicieux d'approuver l'envoi d'une commission d'enquête pour constater de visu la réalité de mes déclarations au nom du Satef». À cet effet, et vu la tournure qu'a pris ce bras de fer entre le Satef et le directeur de l'éducation de la wilaya, le syndicat compte faire appel . «Le Satef fera appel contre cette décision et saisira le ministère de l'Education et la présidence afin d'envoyer une commission d'enquête pour faire la lumière sur les agissements et la mauvaise gestion de ce directeur», lit-on dans un communiqué de presse rendu publique hier. Elections des œuvres sociales : «Une mascarade» Réagissant aux élections de samedi dernier concernant la commission de wilaya pour la gestion des œuvres sociales du secteur de l'éducation nationale, le secrétaire général du Satef la qualifiera de «mascarade électorale». Selon lui, «plusieurs anomalies ont entaché le déroulement de ces joutes. Des candidats issus de la majorité des établissements scolaires situés dans les milieux ruraux n'ont pas reçu de convocation. Du coup, certains d'entre eux ne savaient même pas où se trouvait le centre des élections à Tizi Ouzou. Pis encore, la direction de l'éducation n'a pas jugé utile d'envoyer la dernière circulaire ministérielle aux établissements, ce qui dénote bien de la volonté d'éliminer directement certain candidats». A rappeler que désormais, la gestion de ce lourd dossier des œuvres sociales est attribuée à des commissions de wilaya et à une commission nationale. Cette décision a émané des urnes à l'occasion des élections organisées le 7 décembre 2011 à travers tous les établissements scolaires du territoire national. Le SG du Satef a tenu à préciser qu'«une liste de cinq personnes a été distribuée par un syndicat autonome de l'éducation aux électeurs durant le vote, ce qui est totalement considéré comme une fraude». Notre interlocuteur s'étonnera d'ailleurs, pour les élus du cycle moyen, où les cinq personnes qui siégeront à la commission de wilaya sont de la même région d'Azazga. La commission sera composée, faut-il le signaler, de 15 personnes dont 9 titulaire (3 pour chaque cycle) et 6 suppléants».