La chambre pénale de la cour d'Alger a traité hier une affaire opposant un citoyen à son voisin policier. Cinq années de prison, c'est la peine requise par le représentant du ministère public à l'encontre d'un chauffeur de la télévision suite à une querelle l'opposant à son voisin, policier de son état. Le verdict de cette affaire en appel, examinée en chambre pénale par la cour d'Alger, sera rendu la semaine prochaine, au terme de la délibération. Les faits de cette affaire remontent au mois d'août dernier lorsque le policier en sortant de son immeuble a surpris son voisin en train d'enlever un sachet d'ordures déposé sur son véhicule. Après des échanges de propos, la tension monte et, très vite, les deux voisins en arrivent aux mains. Croyant qu'il était l'auteur de cet acte, le policier en voulait à son voisin alors que ce dernier, selon son avocat, Me Sidhoum, «était en train d'enlever les détritus déposés sur le véhicule de son voisin», mettant en évidence la bonne intention de son client (le chauffeur de la télévision). Très vite, la querelle verbale s'est transformée en bagarre. Au terme de quelques coups échangés, le policier a porté plainte, présentant un certificat médical délivré par un médecin qui lui a prescrit 14 jours d'incapacité de travail. Suite à cela et à l'issue d'une audience publique tenue au tribunal, le chauffeur a été condamné à 6 mois de prison ferme. Une condamnation qui a poussé le prévenu à introduire un appel. Durant l'audience, son avocat, Me Sidhoum, a crié : «Cette affaire est un règlement de comptes entre les deux parties.» Précisant : «Mon client n'est pas l'auteur du dépôt des ordures mais victime du comportement du policier qui l'a pris à partie.» Sur sa lancée, il a indiqué que «le chauffeur est victime car il n'avait pas d'autre intention que de débarrasser le véhicule des détritus déposés», se demandant, dans ce sens, «les raisons pour lesquelles il est devenu inculpé alors qu'il a été victime du policier». Après les plaidoiries des avocats des deux parties et les arguments nécessaires et utiles au profit de leurs clients respectifs, le procureur de la République a tenu son réquisitoire sur un ton ferme. A la grande surprise des avocats, notamment celui du chauffeur, le représentant du ministère public a requis 5 années de prison à l'encontre de ce dernier. Le verdict final sera rendu la semaine prochaine par les mêmes magistrats ayant présidé l'audience.