L'homme d'affaires Abderrahmane Achour et son associé Djamel Settouf, principaux accusés, ainsi que 25 autres personnes incriminées, dont deux officiers exerçant dans les rangs de la brigade économique, comparaîtront encore une fois aujourd'hui devant la cour criminelle d'Alger pour répondre des griefs retenus contre eux. Les magistrats réexamineront le dossier suite à l'introduction d'un pourvoi en cassation. Ces deux cadres de la police sont poursuivis pour avoir dissimulé des documents importants propres à cette affaire et facilité la fuite de Achour Abderrahmane au Maroc où il fut arrêté par les services de police marocaine et livré aux autorités algériennes. Il faut rappeler que Abderrahmane Achour, principal accusé dans cette affaire de dilapidation de deniers publics, est impliqué dans d'autres affaires et reconnu coupable de délits criminels à l'instar de celui relatif à l'évasion fiscale. Il sera entendu par les magistrats de la cour criminelle au même titre que toutes les personnes impliquées, dont l'affaire de l'ex-premier responsable de la police judiciaire, Zayane Messaoud. Achour Abderrahmane devra répondre aux accusations relatives à d'autres délits, entre autres manipulation d'une organisation criminelle, participation dans la dilapidation de deniers publics, émission de chèques sans provision, faux et usage de faux, escroquerie et abus de confiance. Il convient de préciser que Achour Abderrahmane ainsi que son proche collaborateur, Djamel Settouf, sont d'avoir procédé à la création de 10 entreprises fictives qui, en réalité, étaient des sociétés-écrans. Ainsi et suite à l'introduction d'un pourvoi en cassation, les 25 personnes dont les deux cadres de la PJ (3 autres impliqués sont encore en fuite) ainsi que Achour Abderrahmane Riad défileront à la barre. Les faits, faut-il le rappeler, remontent au mois d'octobre 2005, date à laquelle la Banque nationale d'Algérie qui s'était constituée partie civile avait porté plainte auprès du procureur général près le tribunal de Sidi M'hamed contre Abderrahmane Achour et plusieurs autres personnes. L'homme d'affaires Achour Abderrahmane, principal inculpé, avait déclaré dans sa déposition avoir ouvert un compte bancaire auprès de la BNA en son nom (agence Rabah A. ) en vue de créer sa propre entreprise où, selon lui, «il a effectué plusieurs opérations bancaires frauduleuses grâce à la complicité de quelques employés indélicats de la BNA». Grâce à la complicité de bon nombre d'autres employés exerçant dans d'autres agences BNA, Achour Abderrahmane aurait créé une dizaine d'entreprises factices. Au moyen de pratiques frauduleuses et en utilisant les multiples cachets humides en sa possession, Achour Abderrahmane était arrivé à encaisser des chèques dont la totalité a atteint le chiffre faramineux de 3200 milliards de centimes dont une grande partie de ces fonds a été transférée vers le Maroc où il avait édifié une briqueterie ainsi qu'une imprimerie moderne. Achour Abderrahmane ainsi que deux de ses complices ont été arrêtés par les services de sécurité marocains en janvier 2006 suite à l'émission d'un mandat d'arrêt international. Dans cette affaire, les services de sécurité marocains ont également arrêté un autre accusé, S.B., beau-frère du principal accusé, en mai 2006 à Casablanca. Ce dernier est encore en voie d'extradition vers l'Algérie. Le procès ne manquera pas de drainer une grande foule.