Lors du procès de l'affaire Achour Abderrahmane qui s'est tenu au tribunal criminel de Sidi M'hamed, les avocats des personnes impliquées, notamment Achour Abderrahmane Riad, ont émis l'exigence de consulter les 1957 chèques, corps du délit reproché à l'ex-homme d'affaires accusé d'avoir détourné 3200 milliards appartenant à la BNA suivant un mode opératoire précis, avec la complicité de certains employés d'agences bancaires. Me Chaoui Abderrezak, constitué par la partie civile, a mis fin à une rumeur faisant état de «la remise de 1400 chèques originaux à la justice», rumeur qui a suscité des interrogations quant aux 500 autres chèques restants. Me Chaoui qui a rappelé que les avocats des accusés avaient fermement réclamé l'apport des chèques utilisés par Achour Abderrahmane dans cette affaire de détournement et de dilapidation de 3200 milliards a indiqué que «la justice a accédé à cette demande et entamé immédiatement une procédure à laquelle la BNA n'a à aucun moment opposé son refus de produire ces documents qu'elle gardait soigneusement dans un coffre». Ainsi, affirme l'avocat de la BNA, «la remise de ces chèques à la disposition de la justice par la BNA dénote l'intention de cet établissement financier de contribuer à la manifestation de la vérité». Il convient de rappeler que les multiples avocats constitués par les accusés auront la lourde tâche de consulter les chèques originaux dans un délai n'excédant pas le 25 du mois en cours, jour du procès. Il précise que «la justice a immédiatement accédé à la demande des avocats» et que «les 1957 chèques ont été versés dans le volumineux dossier relatif à cette affaire». Il est utile de rappeler que dans cette affaire de détournement dont le préjudice s'élève à 3200 milliards subis par l'établissement financier algérien BNA, le principal accusé de même que ses proches collaborateurs usaient d'un mode opératoire frauduleux consistant en «l'émission de chèques cavaliers endossés au nom de société fictives et écrans». Autrement dit et selon des experts, «l'accusé libellait les chèques qui servaient exclusivement au retrait de fortes sommes sans qu'aucun versement ne soit effectué en contrepartie», ajoutant que «ce dernier n'a contracté aucun crédit auprès des agences et suscité le soupçon». Cela dit, les avocats constitués par les accusés devront profiter du délai qui leur a été accordé par le juge afin de consulter les chèques en question qui constituent le corps du délit pour lequel Achour Abderrahmane est poursuivi et incarcéré. Au vu de la tournure prise par le dernier procès, celui du 25 promet bien des surprises.