Le juge d´instruction de permanence du tribunal de Murcie a ordonné, hier, la mise sous mandat de dépôt de l'un des 25 immigrés clandestins algériens ayant pu s'échapper, le 23 juin dernier en fin d'après-midi, du Centre d´internement des étrangers (CIE) de Sangonera de Verde où ils avaient été placés en détention administrative dans l'attente de leur reconduction vers le territoire national. Cet Algérien avait été arrêté aux alentours du centre-ville de Murcie en compagnie de 14 autres de ses compatriotes, le lendemain même de sa fugue après des heurts violents avec les policiers chargés de la surveillance du bloc d'où ils se sont échappés. Il a été accusé d'avoir agressé un agent de l'autorité publique en fonction au moment des affrontements avec le personnel de surveillance du centre de détention. Le juge a fondé son accusation après avoir visionné le film vidéo enregistré par les caméras de surveillance du centre de détention au moment des faits. Le film a été versé au dossier comme preuve à conviction, montrant que les insurgés avaient utilisé notamment des extincteurs et divers objets tranchants du centre pour neutraliser leurs gardiens dont quatre avaient dû être admis à l´hôpital pour des blessures légères. Le mis en cause risque une peine de prison pour ce délit avant son expulsion du territoire Schengen. Le magistrat a décidé le non-lieu dans cette affaire d'agression pour les 14 autres Algériens dont il a ordonné la réincarcération dans le même centre de détention administrative en attendant que soient finalisées les formalités de leur retour dans leur pays d´origine, menées conjointement par la police nationale espagnole et les services consulaires algériens d´Alicante. Les 25 harraga qui sont, selon certaines sources, originaires de l'ouest du pays, avaient tenté plusieurs fois de s´échapper de leur centre de détention, certains qu'ils étaient d'être reconduits en Algérie dans les prochains jours. Depuis le début de l´été, au moins quatre embarcations de fortune avec des dizaines de harraga, dont une femme, avaient été arraisonnées en haute mer grâce à l´efficacité du système de radars (Sive) mis en place le long de la côte espagnole. Néanmoins, les autorités espagnoles restent sur le qui-vive, craignant une avalanche de ces pateras en cette période de beau temps en Méditerranée.