Sitôt installés dans leurs confortables sièges, les nouveaux députés vont déjà prendre des vacances. Et pour cause, c'est aujourd'hui qu'interviendra la clôture de la session de printemps du parlement à laquelle prendra part un staff gouvernemental toujours en place. Contrairement à la précédente session au cours de laquelle pas moins de 13 projets de loi, notamment ceux inscrits dans le cadre du processus des réformes politiques du président ont été adoptés, et hormis quelques plénières consacrées aux questions orales ou encore de rares journées parlementaires, aucun projet de loi, encore moins une proposition de loi n'a été adopté au cours de la session qui prend fin aujourd'hui, écourtée, faut-il le rappeler, par les élections législatives. Les députés de l'ancienne législature ont en effet été libérés pour se consacrer aux élections législatives et le staff gouvernemental aussi. La nouveauté à l'APN réside dans la «transition» de la 6e à la 7e législature issue du dernier scrutin et l'augmentation du nombre de députés qui est passé de 389 à 462. L'autre «étape» ayant marqué également cette session est l'installation de la nouvelle Assemblée dans un climat de tension et de dénonciation des résultats du scrutin par les partis d'opposition. La première séance consacrée à l'élection du président de l'Assemblée ne s'est pas passée comme souhaité dans la mesure où plusieurs partis de l'opposition ont boycotté ses travaux pour dénoncer la fraude qui a entaché les élections. L'Alliance de l'Algérie verte (AAV) en brandissant des «cartons rouges», le PT qui s'est retiré et le FFS ont tous dénoncé à leur manière le «coup de force» imposé par les partis majoritaires, FLN et RND, qui ont plébiscité un candidat unique en la personne de Ould Khelifa. Ces mêmes partis ont dans la foulée annoncé leur boycott des structures de l'Assemblée, alors que 16 autres partis ont quant à eux «installé» un parlement parallèle pour dénoncer à leur tour la fraude électorale. Le mouvement de protestation qu'a connu l'APN dès l'installation des nouveaux députés n'est pas sans conséquences. L'installation du bureau de l'assemblée dominé par les députés FLN n'est intervenue en effet qu'un mois après la séance inaugurale. Les députés devront toutefois, avant de prendre un long congé, régler certaines formalités. Ils sont tenus en effet «de déposer auprès du bureau de l'APN, dans un délai de 30 jours à partir du 24 juin 2012, une déclaration mentionnant les mandats, fonctions, missions ou activités, même non rétribués, qu'ils exercent», comme le stipule loi sur les cas d'incompatibilité avec le statut de député. Le défaut de déclaration ou la persistance de l'incompatibilité durant 30 jours fait perdre au député son mandat et ce dernier est déclaré démissionnaire d'office. La cérémonie de clôture verra comme à l'accoutumée la présence de la quasi-totalité du staff gouvernemental, dont le maintien en poste après les élections a alimenté le débat.