Hier, les 17 bureaux de poste à travers la wilaya d'Annaba ont été paralysés par une première journée de grève massivement suivie. En effet, les postiers d'Annaba, vivant une situation exceptionnelle liée à un conflit syndico-syndical qui dure depuis des mois, n'avaient pas adhéré à l'appel du 31 décembre. Se sentant solidaires avec leurs collègues, les 450 agents d'Algérie Poste ont décidé de déclencher ce débrayage sans couverture syndicale. Devant les portes fermées de la recette principale, une masse d'usagers ne savait pas quoi. Cette grève d'envergure coïncide avec les virements de milliers de fonctionnaires notamment les 3000 agents communaux, les travailleurs du secteur sanitaire ainsi que les retraités de l'armée mais aussi ceux du secteur de l'éducation. La grogne de milliers d'usagers est montée d'un cran dans l'après-midi d'hier. Un client rencontré sur le perron de la Grande-Poste s'est dit terriblement embarrassé devant cette situation : «Je dois accompagner mon épouse pour des soins à Alger et je me vois dans l'impossibilité d'effectuer un retrait.» Alors que dans le camp des grévistes, c'est l'occasion rêvée de voir de nombreuses revendications se réaliser. Pour Saïd, opérateur depuis une trentaine d'années, «la prime de 30 000 DA, annoncée par le conseil d'administration d'Algérie Poste, n'est pas notre unique revendication, nous attendons une prime depuis 2008, nous revendiquons également l'avancement dans le poste. Je suis opérateur depuis une trentaine d'années et je n'ai pas bénéficié du moindre échelon. Il y a la prime de guichet qui est insignifiante, 50DA/jour. Il est temps de la revaloriser».