Au premier jour du cessez-le-feu unilatéralement décidé la veille par Israël, la bande de Ghaza donnait l'impression de sortir d'un coma profond tant elle a été assiégée, à la limite de l'étouffement, durant trois semaines. Il faut dire que ce minuscule territoire a vu se déverser le long de ces 22 derniers jours (durée de l'offensive israélienne) pas moins de 1000 tonnes d'explosifs divers et a subi pas moins de 2500 raids aériens. Un véritable déluge de feu et de fer qui, au-delà des nombreuses victimes et des blessés qu'il a provoqués, a tout ou presque rasé. Les Ghazaoui en se levant hier ont eu à découvrir, à la faveur de l'accalmie enfin retrouvée, quoique relativement, l'ampleur des dégâts. Tout a été réduit en ruines : bâtiments officiels, habitations individuelles, écoles, mosquées, trous béants dans les chaussées et gardant encore les traces des chenilles des chars, véhicules calcinés, rien n'a été épargné par la soldatesque israélienne. Dans le même temps, les secouristes et autres ambulanciers qui se frayaient péniblement un chemin entre les décombres ont eu malheureusement à découvrir d'autres victimes ensevelies sous les bâtisses effondrées. Pas moins de 95 de Palestiniens ont été ainsi retirés à Beit Lahia et Jabaliya, deux villes du nord de la bande, où de nombreux et farouches combats entre soldats israéliens et combattants palestiniens ont été enregistrés. Au milieu de ce décor apocalyptique, des minarets des mosquées, celles qui ont pu échapper miraculeusement à la furie des bombes israéliennes et sur lesquelles flottaient des drapeaux verts du mouvement Hamas, fusaient des cris de victoire. Le calme relatif qui a régné hier a été néanmoins trahi par de minimes et sporadiques opérations militaires, comme ce raid israélien contre un endroit de Beit Hanoun soupçonné d'abriter des rampes de lancement de roquettes que la résistance palestinienne continuait à tirer sur le territoire israélien, notamment la ville frontalière de Sdérot. Une fille de huit ans a été tuée par des tirs. Aussi, des hélicoptères tiraient des rafales de mitrailleuse à la périphérie de Khan Younès où un jeune Palestinien a péri.