Le parti d'Ouyahia suit avec une grande attention l'évolution de la situation au sein du FLN. A quelques jours de la reprise du Comité central du FLN, prévue pour le 11 octobre prochain, le RND suit avec attention la mue du vieux parti, en se félicitant d'emblée de l'élection de Ali Benflis au secrétariat général. Le chargé de la communication au RND salue le changement et prédit un sérieux rapprochement entre les deux formations, même s'il qualifie de prématurée une éventuelle alliance électorale entre les deux partis. «Pour le moment, nous sommes contents que Benflis ait été élu. Mais sans vouloir interférer dans les affaires internes d'un autre parti, nous attendons, en ce qui nous concerne, la composante humaine du Bureau politique.» Le parti d'Ouyahia, qui prépare activement, à son niveau, les prochaines échéances électorales, suit donc avec une grande attention l'évolution de la situation au sein du FLN, tout en espérant que les modernistes sortent renforcés du Comité central. L'enjeu pour le RND est, en effet, de taille, car seule une alliance avec un grand parti sera à même de lui permettre de se maintenir sérieusement dans les différentes assemblées élues. C'est apparemment chose acquise, si l'on se base sur l'enthousiasme qu'a suscité le plébiscite de Benflis à la tête du FLN. Il reste que la composante du Bureau politique que le patron du RND voudrait à l'opposé des conservateurs, est un élément déterminant dans la stratégie du parti d'Ouyahia dans le court et moyen termes au moins. En effet, le ministre de la Justice n'a jamais caché son aversion de l'idéologie islamiste et voit dans le FLN, version Benflis, un allié rêvé pour peu que le discours développé ne souffre aucune équivoque comme cela était le cas jusqu'à l'ouverture de la dernière session du Comité central. Enfin, les cadres du RND ont conscience que sans le FLN, leur parti n'a que peu de chances de rester au pouvoir. D'un autre côté, ils savent que le RND est actuellement la seule formation politique qui assume pleinement son soutien au programme du chef de l'Etat. Ce qui arrive au FLN sert donc doublement le RND, sur le plan électoral et apporte un appui certain aux réformes de fond, contestées par la majorité de la classe politique, hormis le RND.