Le recul en matière de mobilisation citoyenne s'était, hier, nettement, accentué. Hormis les heurts qui ont éclaté, hier, à Oued Ghir entre les manifestants venus de la vallée de la Soummam et les éléments des CNS, rien n'indiquait, hier, que la ville de Béjaïa allait vivre au rythme d'un événement quelconque. Les citoyens de la capitale des Hammadites ne doutaient même pas qu'une marche prendrait son départ dans leur ville. Au point de départ, il n'y eut même pas le peu de mobilisation constaté de coutume en pareille circonstance. La police, qui avait l'habitude de pointer au rendez-vous avant même la formation du premier groupe de marcheurs, n'a même pas eu besoin de se déplacer. Le recul en matière de mobilisation citoyenne s'était, hier, nettement, accentué, avons-nous remarqué de visu. Si les coordinations de la Vallée de la Soummam ont pu mobiliser quelques centaines de marcheurs, il n'en est pas de même pour celles de Béjaïa ville et de la côte-Est de la wilaya où le divorce avec les structures des ârchs semble être consommé définitivement. La grève générale décrétée, en appui à la marche du jour, n'a été que très peu suivie par les populations des localités de Béjaïa. A l'exception d'Amizour, Seddouk, Semaoun et à un degré moindre Sidi Aïch, les autres localités dont El-Kseur ont connu une activité des plus sereines. Le seul fait saillant de la journée reste les heurts qui ont émaillé le face-à-face ârchs-CNS au carrefour de Oued Ghir. Des affrontements ont duré plusieurs heures rendant la circulation sur cet axe routier pratiquement impossible. De Sidi Aïch jusqu'à Oued Ghir la RN 26 a été obstruée à plusieurs endroits. Au-delà du dispositif sécuritaire qui réussit à chaque fois à endiguer le flux des manifestants au niveau des barrages «filtrants» et qui donne lieu aux tristes «accrochages» traduisant on ne peu plus clairement, la situation de pourrissement, il y a lieu de signaler cette indifférence totale qu'affiche la majorité des citoyens à la protestation de rue. Pour cet anniversaire historique que les ârchs ont voulu se réapproprier il est paradoxalement incontestable que l'Onec et l'ONM ont été plus mobilisatrices.C'est le cas, notamment dans la ville d'Akbou où les organisations locales ont organisé des cérémonies de recueillement aux côtés des autorités locales sur les tombes des martyrs de la Révolution et ceux du Printemps noir. La prise de parole des représentants de l'ONM et de l'Onec devant une assistance nombreuse témoigne de l'intérêt qu'accorde le citoyen à cette journée historique de la signature du cessez-le-feu.