Mammeri appelle à solutionner la crise en Kabylie avant d'entrevoir une quelconque action politique dans la région. «Le pouvoir persiste à entretenir l'illusion d'une sortie de crise par l'organisation de mascarades électorales à répétition, destinées à occulter les souffrances du peuple algérien.» Cette position est contenue dans la déclaration ayant sanctionné la réunion extraordinaire les 10 et 11 avril du Conseil national du FFS. Une vision réitérée, hier, par son premier secrétaire, Djouddi Mammeri, lors d'une conférence de presse organisée au siège du parti. Cette déclaration annonce-t-elle le boycott des élections partielles? Le parti semble étudier sérieusement sa participation à cette échéance électorale. C'est du moins ce qu'a laissé entendre Mammeri, et ce, en des termes quelque peu voilés. «Le parti n'a pris pour le moment aucune décision sur cette question, nous attendons d'abord que M.Zerhouni arrête une date à ce rendez-vous», a t-il déclaré, tout en mettant en exergue les enjeux de ces élections qui permettront de mieux «préparer la dissidence citoyenne que nous voulons pacifique». Cependant, le premier secrétaire appelle indirectement à solutionner la crise en Kabylie qui entame sa deuxième année, et ce, avant d'entrevoir une quelconque action politique dans la région. Evoquant la visite du ministre de l'Intérieur en Kabylie, le porte-parole du FFS a estimé que «contrairement à la justification apparente donnée à cette escale, il est clair que le ministre a voulu sonder le terrain pour voir si l'atmosphère est propice ou non à l'organisation des élections partielles». Il ajoute: «Nous avons compris cela. C'est la raison pour laquelle nous avons donné des instructions à nos représentants pour boycotter toutes les réunions de l'émissaire du pouvoir.» Il a contredit aussi le ministre de l'Intérieur qui a annoncé avoir pris contact avec la classe politique pour discuter de la crise en Kabylie. «M.Zerhouni ne nous a pas contactés», affirme-t-il. Le parti dans un mémorandum transmis au Président de la République et aux généraux, appelle aujourd'hui à la libération des détenus. «Nous sommes contre l'emprisonnement d'Algériens qui militent pour la démocratie.» Sur un autre chapitre, le conférencier a rebondi sur les quatre ans de pouvoir du Président Bouteflika, en qualifiant le bilan de négatif. Pour M.Djouddi: «M.Bouteflika a mené le pays à la catastrophe, la situation s'est aggravée dans tous les domaines, politique sécuritaire, social et économique.» A propos de la prochaine échéance électorale, on apprendra que la présidentielle de 2004 «n'intéresse pas le parti, car les clefs des décisions en Algérie dépassent le Président de la République». Il confiera que «cette question n'a pas été discutée lors du conseil extraordinaire. Nous inscrirons ce point dans notre programme le mois prochain». Le parti a commenté les récents «scandales financiers et économiques». Ceux-là sont le résultat, selon lui, «de luttes claniques à l'intérieur du sérail». La crise à laquelle fait face le Groupe Khalifa n'est que «la partie visible de l'iceberg». Concernant la guerre en Irak, le FFS a condamné l'agression contre ce pays qui a démontré l'impuissance des institutions internationales.