Dans une communication, le président de ce parti parle «d'une campagne de déstabilisation sans précédent». Le leader auto-exilé du plus vieux parti d'opposition, après avoir souligné que «ce n'est pas la première fois, à l'approche de chaque échéance électorale importante ou des assises nationales du parti...(que le FFS) a fait face (...) aux manoeuvres concoctées par les laboratoires de la police politique», affirme que «jamais une tentative d'inverser l'orientation et de renverser les structures du parti n'a été aussi grave qu'en ce moment crucial». Ainsi, M.Aït Ahmed, qui déclare que la tentative a été «conçue et préparée de longue date», trouve que cela explique «la non-application des résolutions du 3e congrès, portant sur l'ouverture des structures à la société». Selon le leader du FFS, cette démarche de complot «s'appuie sur des agissements fractionnels à l'intérieur du parti, exécutés par un groupe subtilement organisé et relayé par une presse méthodiquement téléguidée». M.Aït Ahmed voit là «un complot à ciel ouvert dont le régime soviétique était coutumier». Et le leader du FFS de citer à titre d'exemple les «actions» qui sous-tendent son analyse: tentatives de découpler les structures de base du secrétariat national, dénigrement systématique de la direction nationale et du président, diffusion de rumeurs, dénaturation des véritables positions politiques du parti, de l'esprit d'équipe et des méthodes de travail rationnelles qui prévalent dans cette équipe dans le respect rigoureux des statuts du parti, encouragement du sectarisme politique et ethnicisme rétrograde, tentative d'enrôlement massif et précipité de clientèles vers les structures... M. Aït Ahmed revient également sur un questionnement non formulé, celui d'une éventuelle succession à la tête du parti et déclare: «Je n'ai jamais songé à proposer ou imposer un numéro 2 à la direction du FFS» et d'assurer: «Lorsque le problème se posera (...) le dernier mot reviendra (...) aux assises ordinaires ou extraordinaires du parti, à condition que ces assises ne soient pas pipées.» Et le leader du FFS n'a pas manqué d'évoquer également «la conjoncture que traverse le pays, (qui) est d'une gravité exceptionnelle». Pour lui, «la crise qui déchire, ruine et ensanglante la société depuis onze années, semble chargée de périls encore plus incontrôlables.» Et sur ce chapitre, il avertit : «La nation aura à payer les conséquences directes et collatérales», car, selon M.Aït Ahmed, «les partenaires...sont aujourd'hui très inquiets sur les dérives annoncées d'un système à la fois rongé par la grande corruption et ses réseaux administratifs et miné par des rivalités internes sauvages». Le président du FFS tire des conclusions pour le moins effarantes sur l'état des lieux en parlant de «dégradation (qui) s'enfonce dans tous les domaines de la vie quotidienne des citoyennes et des citoyens». Le prochain rendez-vous électoral d'avril 2004, appelé par M.Aït Ahmed «course à la présidentielle» atteint, selon lui, «des sommets de manipulations hystériques». Dans son message au conseil national de son parti, M.Hocine Aït Ahmed se dit «profondément affligé par le cataclysme effroyable qui a foudroyé des dizaines de milliers de nos compatriotes dans les wilayas de Boumerdès et d'Alger tout particulièrement». Cauchemar apocalyptique, destruction, ruine, mort et terribles deuils sont les termes qui reviennent dans le message du leader du FFS pour dire: l'effroyable séisme «qui a déchiré la chair de notre chair.» Aussi, il s'en prend au «je m'en-foutisme du pouvoir, à l'incurie, au m'as-tu-vu, à l'arrogance et aux menaces obscènes affichées effrontement par des tyranneaux de hasard face à une population au comble de la douleur et de la désespérance». Comme il n'oublie pas de souligner «la superbe spontanéité du peuple» avec les sinistrés. Egal à lui-même, aussi exigeant avec son conseil national qu'avec la direction du parti, le leader du FFS vient de casser un véritable tabou, en rendant publique une «véritable menace» pesant non seulement sur le FFS mais aussi et surtout sur toute l'opposition démocratique. Pour la première fois, M.Aït Ahmed cible les responsables d'agissements fractionnels au sein du FFS. Doublement interpellée, la base ne peut que réagir...