Licencié en communication à la Faculté des arts et lettres de Nice, Yacine Bouaziz est diplômé de l'Ecole internationale de création audiovisuelle et de réalisation à Paris. Durant ses études, il a aussi obtenu un Bachelor of Fine Art en réalisation. Yacine Bouaziz a travaillé durant 4 ans en collaboration avec l'Association Sauver l'Imzad pour laquelle il a réalisé un documentaire sur l'Imzad des Touareg, Les Filles de Dassine. Depuis 2008, il est en charge de la capture vidéo du Festival international de jazz, le Dimajazz de Constantine. En 2010, il revient s'installer à Alger et travaille comme chef monteur pour l'émission Rass el Hanoute diffusé sur l'Entv pendant qu'il crée Thala Films avec un collectif d'artistes algériens passionnés de cinéma. Depuis lors, Yacine Bouaziz a produit Alger demain, les films, soit 5 courts métrages algériens, réalisé 3 clips de musique ainsi que l'émission Jawab bassite, un remake à l'algérienne de la grande boîte à questions de Canal+. Un phénomène qui fait parler de lui sur la Toile. Une raison pour en savoir plus avec l'artisan de cette émission qui ne laisse personne indifférent.. L'Expression: Après «Alger demain, les films» vous venez de lancer un nouveau concept qui passe sur le Net cette fois, Jawab bassite. Pourquoi et dans quel but? Yacine Bouaziz: Notre but est de proposer un programme jeune et fun qui fait connaître les protagonistes de la scène culturelle algérienne d'une manière originale. Le concept de «La Boîte à questions» du Grand Journal de Canal + nous a paru idéale pour cela. Nous souhaitons nous inspirer aussi de l'esprit Ardisson qui a pour habitude de mêler différentes personnalités venues de tous bords dans un même programme. On croit savoir que votre boîte (Thala Prod) a participé à la réalisation de pas mal de clips. Quelle est donc la politique de Thala Production? Bien sûr, notre but premier est de faire du cinéma, particulièrement du court métrage, mais notre politique globale est de produire du contenu audiovisuel et culturel algérien. C'est notre métier en même temps que notre passion. L'Algérie regorge de talents connus ou moins connus. C'est notre rôle que de mettre en avant toutes ces personnes qui triment pour vivre leur passion et de les faire connaître au public. Comment se fait le choix des invités pour cette émission d'autant que nous avons remarqué que la plupart sont jeunes. Vous ciblez donc les jeunes? Nous ciblons tout le monde. Le choix des invités se fait un peu comme on peut. Il faut dire qu'ils n'acceptent pas tous notre invitation, mais disons que notre stratégie est de s'appuyer sur des artistes plutôt connus afin de faire la promotion d'autres moins connus. Je présume que vous recevez beaucoup de critiques mais aussi d'encouragements. Comptez-vous modifier un peu cette formule ou bien pensez-vous la garder telle quelle? Il faut rappeler que Jawab bassite est une émission faite sans sponsor ni aucune aide. Mais nous sommes conscients de nos faiblesses. Si nous devions reconduire ce programme, il est clair que nous y apporterions les améliorations nécessaires comme la langue par exemple et le choix des invités. Deux des quatre films produits par Thala Films ont été sélectionnés recemment pour participer au Festival du court métrage méditerranéen de Tanger et un autre à Abou Dhabi. Pourriez-vous nous en parler et quel a été votre sentiment quand vous avez reçu la nouvelle? Voir que nos films (Alger, demain? de Amin Sidi Boumedienne et Un homme face miroir de Zakaria Saidnai, Ndlr) vont représenter l'Algérie dans 2 grands festivals internationaux a été un très grand soulagement! C'est une reconnaissance qui nous encourage beaucoup à aller de l'avant et à produire d'autres jeunes cinéastes en herbe. Le Maghreb des Films à Paris aussi va diffuser les 4 courts métrages dans sa prochaine édition. Malheureusement, nous n'avons toujours pas la possibilité de diffuser nos films ici. Nous sommes toujours en attente des visas d'exploitation. Où en sont les autres films à produire sachant qu'au départ Thala Production avait sélectionné plus de huit films pour la réalisation? Pas de nouveaux financements en vue de la part du ministère de la Culture? Le ministère de la Culture a promis de revenir vers nous dès la rentrée afin de nous aider à finir le projet Alger Demain, les films. Nous avons grand espoir et sommes impatients de produire les films restants et les candidats sélectionnés aussi ont vraiment hâte de passer derrière la caméra. Quels sont vos projets dans l'immédiat après Jawab bassite? Nous avons pour projet de produire des clips. Notamment pour les Crossfaders, le groupe Caméléon, le groupe Flamaure, mais aussi Samir Farès, Nassim de Djezma et Hayet Zerouk. Nous sommes en ce moment même à la recherche de sponsors pour nous aider à mener ce gros projet à terme.