Les délégués des ârchs se retrouveront de nouveau, en moins d'une semaine. Au menu de cette rencontre, la discussion sur les modalités de désignation des délégués qui prendront part au dialogue avec le gouvernement au sujet de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. En plus de ce point, il sera naturellement question de marquer le 47e anniversaire du congrès de la Soummam qui a eu lieu à Ifri le 20 août 1956. Le mouvement citoyen des ârchs a tenu à faire un point d'honneur à réapproprier les dates historiques et symboliques du peuple algérien. Pour ce faire, les délégués des différentes coordinations du mouvement ont adopté récemment le principe de l'interdiction des officiels aux cérémonies commémoratives du 20 août 56. Par ailleurs, ce conclave intervient au moment où les autorités ont engagé un bras de fer avec les principaux titres de la presse privée nationale. La suspension de ces titres que le gouvernement présente comme une mesure purement commerciale n'a pas convaincu la plupart des acteurs politiques, économiques et sociaux du pays. Dans la foulée, le mouvement citoyen dont ces journaux ont été les seuls canaux de communication, ont décidé de prendre fait et cause pour eux. Hormis les déclarations et autres visites au siège des journaux concernés pour exprimer la solidarité du mouvement des ârchs et de ses délégués avec les titres menacés de disparition, il est question d'aller vers des actions plus pratiques pour contraindre les responsables de cette situation à revoir leur copie. Dans cet ordre d'idées, les délégués les plus en vue du mouvement citoyen n'excluent pas l'éventualité d'exprimer dans la rue leur réprobation de la décision gouvernementale prise à l'encontre de 6 journaux privés. Hakim Kacimi, délégué de Bouira et de la présidence tournante du Mouvement citoyen des ârchs, nous a fait savoir hier qu'une proposition de faire adopter un ultimatum obligeant le pouvoir à revenir sur sa décision avant jeudi prochain, allait être soumise lors de la rencontre d'Ifri. Notre interlocuteur qui nous a joints hier par téléphone a indiqué que le Mouvement n'exclut pas, le cas échéant, le recours à des démonstrations de rue, telles que le blocage de la RN5 pour faire plier «ceux qui s'acharnent à tuer la liberté de la presse». En tout état de cause, la discussion sur la rencontre entre le gouvernement et les ârchs pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, conformément aux résolutions du dernier conclave de Raffour et faisant suite à l'appel du Président de la République risque de connaître des ratés. Et ce en dépit du fait que nous nous rapprochons à une vitesse vertigineuse des délais impartis pour l'amorce du dialogue prévu avant la fin du mois en cours. Il faudra peut-être espérer un dénouement rapide et sans dégâts du bras de fer imprimeries publiques-éditeurs privés pour voir les choses évoluer rapidement dans le dossier de la crise de Kabylie. Enfin, il y a lieu de relever que le dénouement heureux que connaît le dossier des touristes européens enlevés dans le Sahara algérien, sous réserve de confirmation officielle, est un facteur de nature à permettre peut-être au gouvernement algérien de lâcher du lest sur le plan interne. Si tant est que les pressions extérieures que l'Algérie a eu à subir récemment sur cette affaire, viennent à s'estomper.