[Le zaïm imperturbable]Le zaïm imperturbable Rassembler, sans exclusive, toutes les forces du FFS est une nécessité stratégique pour faire face à la domestication de l'opposition pacifique. Le Front des forces socialistes tiendra son conseil national les 22 et 23 du mois en cours. Il s'agit d'un moment décisif pour le parti de Hocine Aït Ahmed, qui se trouve confronté à une crise silencieuse, néanmoins volcanique. Et ce n'est pas la participation du FFS aux «élections» du 10 mai, qui est en cause, dit-on, du côté des cadres et militants de base. C'est le sens que lui ont donné ceux (membres de la direction), qui ont pris en otage l'appareil politique du FFS, à savoir les menaces d'ingérence étrangère que d'aucuns contestent puisqu'elles ne peuvent justifier un tel abandon des idéaux pour lesquels de nombreux militants se sont sacrifiés depuis 1963. Cela explique d'autant plus l'initiative des membres du conseil national du FFS qui comptent appeler lors de la tenue de dudit conseil leur formation à tenir une conférence des cadres et des militants du FFS. «Cette conférence est une nécessité stratégique pour rassembler, sans exclusive, les forces dispersées et faire face à cette entreprise de domestication de l'opposition radicale et pacifique», a fait savoir Ali Belkheir, membre du conseil national du FFS, avant de souligner: «Il fallait sortir des logiques d'appareils et des stratégies conçues dans le secret.» C'est une position et pratique politiques, assène-t-il, conformes à l'éthique politique de Hocine Aït Ahmed, qui a toujours refusé les conciliabules et autres deals concoctés à l'insu des militants et des sympathisants du FFS, constituant les forces vitales et mobilisatrices du parti, depuis 1963. Et pour paraphraser le leader charismatique du FFS, il fait noter: «Nous, nous investissons dans la mobilisation des citoyens en vue d'une finalité politique collective. Aujourd'hui, plus que jamais, c'est sur chaque militant et chaque militante que nous devons nous appuyer pour gagner la bataille de la remobilisation politique.» Dans le même contexte, Djamel Zenati, ancien directeur de campagne de Hocine Aït Ahmed durant la présidentielle de 1999 explique que «la menace d'ingérence étrangère réside dans le maintien du régime». Ainsi, Djamel Zenati, qui vient de sortir de son silence, s'est interrogé le week-end dernier sur les ondes de Berbère télévision «Comment ne pas douter que ces éléments, au vu d'une campagne électorale affligeante et des déclarations post-électorales en rupture totale avec la structure et les éléments de langage même du discours politique traditionnel du FFS, ont délibérément opté pour un ralliement à la politique clientéliste et de cooptation du pouvoir?». Dans le même contexte, il a fait savoir que face à un pouvoir qui refuse toute autonomie politique aux acteurs politiques, syndicaux ou associatifs, le rôle d'un parti d'opposition, en l'occurrence le FFS, est de leur ouvrir, explique-t-il, ses structures et d'agir afin de leur permettre une plus grande visibilité et d'unifier les luttes populaires pacifiques. Et de tonner: «Le FFS est un idéal! Ce n'est pas un appareil entre des mains en proximité avec des cercles occultes.» Et pour couper court à ceux qui l'accusent de militant de proximité, il leur a fait signifier qu'il a deux maisons, l'une c'est celle de ses enfants et l'autre c'est celle du FFS, où il a évolué des décennies durant. «Ce n'est pas aux militants de la dernière heure de me juger», a-t-il assené. Par ailleurs, les signataires du rapport destiné à Hocine Aït Ahmed, pour lui signifier leur désaccord avec l'actuelle direction, qui s'éloigne de la ligne fondamentale du parti, comptent répondre aux intimidations, menaces de sanctions, intox et chantage menés contre eux. «Il y a certains cadres-députés confectionnés et désignés dans l'ombre et à l'insu des militants, pour détruire les véritables militants du FFS, gravés dans la mémoire collective», soutient une source du secrétariat national du FFS, avant de souligner: «Ils sont connus pour leur spécialité de coller à ceux qui soulèvent les débats ou discutent des orientations du parti la fameuse étiquette Ils sont du Service de renseignement''.» C'est dire à l'évidence que tout ce qui bouge au FFS, est «DRS». Cela explique d'ailleurs le départ en cascade de cadres du FFS. Nul ne doute, du moins pour les avertis, que ce sont certainement les mêmes raisons que celles qui ont poussé un certain ex-secrétaire national à démissionner, Saïd Khellil, pour ne pas le citer, qui a déclaré à l'Expression: «J'étais premier secrétaire national, mais, je voyais des décisions prises, sans que je ne sois tenu au courant. Et par respect, révèle-t-il, à mon combat, j'ai décidé de démissionner. C'est la seule raison de ma démission du FFS, mais jamais de ses idées qui sont toujours la ligne de mon combat.»