Ce statu-quo déteint sur la vie sociale et économique du pays. Plus de 4 mois après les législatives, la paralysie politique reste de mise. Les législatives du 10 mai dernier se sont soldées par une assemblée de «discorde». Elles ont donné lieu à une APN non convaincante et des plus confuses. A une semaine de la session d'automne, on n'est pas encore fixé sur la tournure que va prendre cette APN, traînant le boulet du manque de légitimité. Alors qu'elle est rejetée par les uns qui n'ont pas hésité à créer un Parlement parallèle, d'autres refusent de siéger dans ses commissions, structures permanentes. Sur les 27 partis, en plus du groupe des indépendants, seulement trois groupes parlementaires ont décidé de participer au sein des structures internes. Il s'agit du parti majoritaire, le FLN, qui dispose de 5 vice-présidences et de 8 commissions permanentes, le RND, qui a procédé à la désignation de sa liste nominative aux 3 sièges de vice-présidences et 3 présidences de commissions permanentes, et enfin le groupe des indépendants qui a bénéficié d'un poste de vice-présidence d'une commission permanente. D'ailleurs, la toute première séance plénière de la nouvelle assemblée issue des élections législatives du 10 mai dernier a été très mouvementée, puisque les députés de l'opposition ont eu un premier clash avec le président de l'APN. Le phénomène du nomadisme politique a enfoncé encore le clou de cette 7e législature. Plusieurs députés s'apprêtent à déserter leurs partis respectifs en proie à des dissensions et crises aiguës pour rejoindre d'autres formations dont certaines ne sont pas encore agréées. Si plus d'une quarantaine de partis et listes indépendantes ont pris part à cette consultation, il n'en demeure pas moins que l'Assemblée résultante garde la même composante et la même philosophie que celle de 2007. Ceci tranche forcément avec les promesses de changement promis. Le FLN et le RND gardent la mainmisse sur cette assemblée. Ayant à eux seuls la majorité absolue, ils n'ont pas besoin d'autres partis pour exécuter le programme de l'Exécutif. Mais cette fois-ci des dossiers politiques très sensibles et brûlants seront introduits à l'ordre du jour de l'APN durant les sessions d'automne et celle de printemps prochains. Le paysage politique national est amorphe. On n'observe que des cirques de diversion. Les citoyens qui payent au prix fort les conséquences désastreuses font preuve d'une grande patience. Mais jusqu'à quand? Livrée à elle-même, la population en détresse grogne. Plus de 4 mois après les législatives, la paralysie politique reste de mise. Ce statu quo déteint sur la vie sociale et économique du pays. Globalement, la situation prévalant semble curieuse. La chambre basse du Parlement, dans laquelle deux partis dits du pouvoir (FLN et RND) détiennent la majorité absolue est rudement critiquée et rejetée par plusieurs partis, notamment islamistes qui refusent d'y siéger. La position politique adoptée par plus d'une dizaine de partis mécontents des résultats des législatives du 10 mai dernier, qualifiée de mascarade, est l'installation d'un Parlement parallèle. La vie politique est rythmée par des contradictions et carence ajoutant une couche à la perversion générale. Le staff gouvernemental doit être le prolongement de la structure parlementaire composée de la majorité élue sur la base d'un programme. En outre, la responsabilité politique et la fonction gouvernementale n'ont aucun sens chez nous, selon de nombreux observateurs. Par contre, l'«irresponsabilité» s'est érigée en mode de gouvernance. Cependant, non seulement l'APN est dénuée de toute prérogative et du droit de regard sur les affaires de l'Exécutif, mais le Premier ministre et le gouvernement sont doublement dépendants (organiquement et fonctionnellement) de la présidence de la République. Ce n'est pas tout, le Sénat n'a même pas le droit de proposer un texte de loi ni même faire des amendements. De ce fait, selon certains analystes, l'APN «croupion» et le gouvernement réduit à un simple exécutant ne seront qu'un décor sans influence sur le cours des choses. Alors que la nomination d'un nouveau gouvernement par le chef de l'Etat se fait encore attendre, les départements et les institutions sont en vacances qui durent. Ce «provisoire qui dure», est une situation que le pays a très rarement été appelé à connaître. Le consensus national contre la léthargie est telle que même les plus optimistes affichent leur mécontentement. Dans ce contexte, le FLN dont les 207 sièges obtenus n'ont pas servi à grand chose, voudrait défendre son «acquis» ou sa position. Les interrogations sur le choix du président de la République concernant le nouveau gouvernement qui exercera les deux ans qui restent du mandat présidentiel, s'imposent d'elles-mêmes sur la scène politique. Cette fois-ci le suspense a trop duré et tout le monde se demande s'il n'y a pas des divergences au sommet sur cette question. Cela est d'autant plus incompréhensible que cette période est censée être mise à profit pour l'accélération de la mise en oeuvre du programme d'investissement public lancé pour la période 2010-2014. La politique financière à adopter n'est pas encore claire ni validée, alors que l'inflation a dépassé les 7% en moins de deux mois. D'autre part, les contours du projet de loi portant loi de finances 2013 ne sont pas encore vraiment connus. Le projet n'a pas encore été validé et des divergences s'annoncent déjà à son sujet. La polémique ou le statu-quo ne se limitent pas au poste de Premier ministre, car tout l'enjeu sera focalisé sur l'amendement de la Constitution et, bien entendu, la prochaine présidentielle..