Le chef de la Ligue arabe a salué dimanche l'accord sur le démantèlement d'armes chimiques syriennes conclu la veille à Genève par la Russie et les Etats-Unis en estimant qu'il ouvrait la voie à une « solution politique » au conflit syrien. Nabil al-Arabi a estimé dans un communiqué que cet accord «contribuait à offrir de meilleures conditions pour aller à la conférence de Genève-II et parvenir à un règlement politique de la crise syrienne ». L'avenir de cette conférence internationale de paix sur la Syrie, initiée par Moscou et Washington, semblait compromis mais il pourrait être relancé après que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, ont conclu samedi à Genève un accord ambitieux sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien. Ils ont convenu d'échéances précises: Damas a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques, et celles-ci doivent être enlevées et détruites d'ici à la fin du premier semestre 2014. Cet accord à éloigné la menace de frappes envisagées par Washington pour « punir » le régime Assad, accusé d'avoir mené une attaque à l'arme chimique le 21 août près de Damas qui a fait des centaines de morts. La Russie rejette la responsabilité de cette attaque sur les rebelles. La Ligue arabe, qui a suspendu la Syrie de ses travaux et attribué son siège à l'opposition au président Bachar al-Assad, a également accusé le régime syrien d'être derrière cette attaque meurtrière. L'organisation panarabe ne s'était toutefois pas prononcée sur d'éventuelles frappes étrangères, un sujet qui divise ses pays membres. M. Arabi appelle en outre « toutes les parties influentes à tenir leur rôle au travers du Conseil de sécurité afin d'assurer un cessez-le-feu total » et « permettre l'accès de l'aide humanitaire et médicale ». La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue guerre civile qui a fait plus de 110.000 morts.