L'Exécutif d'Ouyahia d'avant la présidentielle a été presque totalement reconduit. La nouvelle liste des membres du gouvernement est tombée hier. En termes de nomination, il y a lieu de relever le maintien à leur poste des principaux ministres. Ainsi, Chakib Khelil, Yazid Zerhouni, Abdelaziz Belkhadem et Abdelatif Benachenhou conservent leurs portefeuilles. Les changements n'ont concerné que quelques ministères. Ainsi Abdelaziz Ziari, ancien ministre délégué à la Communauté algérienne à l'étranger prend le portefeuille de la Jeunesse et des Sports en remplacement de Boudjemaâ Hichour. Lequel se partage avec Khalida Toumi le département de la communication et de la Culture, désormais divisé en deux entités distinctes. Haichour prend la Communication et Toumi est désignée à la tête de la Culture. Le directeur de campagne de Bouteflika, Abdelmalek Sellal, après une courte absence, revient au gouvernement en tant que ministre des Ressources en eau. Il remplace à ce poste Mohamed Douihasni qui quitte le gouvernement. Le portefeuille des Transports, anciennement dirigé par Sellal revient à Mohamed Meghlaoui, cadre du RND. Dans le cadre du dosage partisan, on retiendra l'entrée, pour la première fois, de Mohamed Seghir Kara, connu pour ses activités au sein du mouvement de redressement du FLN, qui est nommé au département du Tourisme en remplacement de Benouar. Au poste de ministre chargé auprès du chef du gouvernement, c'est une nouvelle tête qui prend le département. Il s'agit de Yahia Hamlaoui qui remplace ainsi Karim Djoudi, anciennement ministre délégué chargé de la réforme financière. Ce dernier prend le poste anciennement occupé par Fatiha Mentouri. Celle-ci n'est pas reconduite dans le nouvel Exécutif. Il y a lieu de noter que le ministère de la Défense revient au chef de l'Etat en personne, mettant fin, par là même, à la polémique sur une désignation d'une autre personnalité civile à la tête de ce département très sensible. A la lecture de cette liste, l'on conclut que le gouvernement Ouyahia d'avant la présidentielle a presque été totalement reconduit. Les rares aménagements opérés sont d'ordre purement technique, pour ne pas dire insignifiants au vu de sa composante. Il y a donc, lieu de s'interroger sur le temps pris par la présidence pour le rendre public. A moins que la reconduction des principaux ministres est le résultat d'un certain tiraillement au sein de l'alliance présidentielle, chaque formation voulant un maximum de représentants dans le gouvernement. En l'absence d'un accord, c'est une grande partie de l'équipe qui a été reconduite. Cette hypothèse vraisemblable, selon certains observateurs, est renforcée par l'absence dans ce gouvernement de certains noms qu'on disait ministrables et très proches d'Ouyahia, à l'image de Harchaoui, notamment. Cela dit, on affirme dans le sérail que le souci premier du chef de l'Etat était de permettre à de nombreux ministres de poursuivre le travail entamé lors de leur premier mandat. Enfin, il est clair que Bouteflika entend donner le ton à son slogan de campagne, à savoir la continuité. En d'autres termes, on ne change pas une équipe qui gagne.