Le programme du gouvernement inscrit dans ses priorités «l'encouragement du dialogue social». Passée l'euphorie des résultats de la dernière présidentielle, le gouvernement d'Ouyahia est à nouveau mis à rude épreuve suite à la reprise des actions de protestation avec tout le lot de violence, qu'elles génèrent. L'équipe d'Ouyahia, reconduite majoritairement à la faveur du dernier remaniement, voit les récurrents problèmes resurgir sur fond d'émeutes. Ce qui donne un avant-goût du volcan social auquel fera face la chefferie du gouvernement. Pourtant, le programme du gouvernement inscrit dans ses priorités «l'encouragement du dialogue social». A présent, rien de tel. Les autorités habilitées à prendre en charge efficacement les doléances des citoyens se contentent de déléguer les responsables locaux pour «calmer les esprits». Ces derniers ne font que repousser une demande sociale qui a tout l'air d'une bombe à retardement. Ainsi, le patron de l'Exécutif qui soumettra demain son programme à l'appréciation de la chambre basse du parlement, doit faire valoir des arguments à même de convaincre le commun des Algériens de pouvoir tenir les promesses de la campagne électorale. Après la propagation de l'émeute dans plusieurs contrées du territoire national, on est en droit de se demander si le staff d'Ouyahia n'a pas pris un mauvais départ. La pacification sociale qui a régné à l'orée du scrutin présidentiel a vite laissé place au brouhaha de la rue. Certes, les desiderata des citoyens ne peuvent être satisfaits en un laps de temps. Les difficultés liées au chômage et la crise de logement nécessitent des plans sociaux à moyen et long termes. Cela étant, l'Algérien espère beaucoup plus voir des signes annonciateurs de lendemains enchanteurs. Ce qui n'est point le cas présentement. Un constat qui contraste profondément avec les indices de rééquilibrage qui se sont manifestés au lendemain de la réélection de M.Bouteflika : la dette extérieure a sensiblement baissé, les grandes puissances économiques ont affiché leur disponibilité à venir investir en Algérie ainsi que le retour progressif à la stabilité sécuritaire. En effet, théoriquement, le gouvernement dispose de toutes les ressources requises, susceptibles de remédier aux origines des soulèvements. De l'avis de tous ceux qui suivent l'évolution de l'Algérie, le bout du tunnel n'est pas si loin si les préposés aux commandes de l'Etat parviennent à monnayer la manne pétrolière en développement durable, créateur de richesses. Sans douter aucunement de la volonté du staff gouvernemental à résorber le malaise qui ronge des pans entiers de la société, il n'en demeure pas moins que la sourde oreille dont il use n'est pas à même d'arranger les choses. Car, il va de soi que ce n'est point le programme avalisé par plus de 84% de l'électorat qui attise le désarroi populaire mais le tout est lié au déficit communicationnel qui éloigne de plus en plus le citoyen de ses dirigeants. La grogne citoyenne qui s'accentue à mesure que les «changements positifs» promis tardent à voir le jour, impose aux ministres d'Ouyahia une autre tâche aussi délicate que leur mission principale : regagner la confiance de la population qui ne croit qu'aux réalisations concrètes.