La bonne foi de l'Algérie et la cohérence de ses positions à l'égard du dossier sahraoui, transparaissent clairement à travers le message adressé à Kofi Annan. «Dans ce conflit opposant le peuple sahraoui et la puissance occupante, c'est-à-dire le Maroc, tout règlement doit nécessairement intervenir par accord entre ces deux parties», c'est en ces termes que se résume le message adressé, hier par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika au secrétaire général des Nations unies, M.Kofi Annan. L'Algérie, poursuit Bouteflika, considère «comme un procédé purement dilatoire toute tentative d'inscrire le problème du Sahara occidental dans un contexte algéro-marocain». Tout en rappelant la position de l'Algérie au sujet du Sahara occidental, à savoir le respect de la légalité internationale, le chef de l'Etat, estime que «l'Algérie ne peut ni ne veut se substituer au peuple sahraoui dans la détermination de son avenir». Réitérant les termes d'un récent communiqué du ministère des Affaires étrangères concernant le problème du Sahara occidental, Bouteflika a souligné la volonté sincère de l'Algérie de développer et d'élargir le plus possible les relations algéro-marocaines «sans opposer aucune condition préalable à ce développement». Pour le président de la République la question du Sahara occidental, qui est avant tout un problème de décolonisation, ne doit pas interférer dans les rapports entre Alger et Rabat. C'est donc en tant que membre des Nations unies soucieux du respect de la légalité internationale, notamment la résolution ayant trait à l'organisation d'un referendum d'autodétermination au Sahara occidental que l'Algérie inscrit la question sahraouie dans son cadre «naturel». La bonne foi de l'Algérie et la cohérence de ses positions à l'égard du dossier sahraoui, transparaissent clairement à travers le message de M. Bouteflika à Kofi Annan. Des propos clairs qui font une distinction claire entre les relations bilatérales avec le royaume chérifien et le conflit du Sahara occidental qui doit être réglé dans le cadre de l'ONU. Le Maroc, qui avait pourtant approuvé le plan de James Baker, a été le premier à remettre en cause son propre engagement, en entravant l'opération d'identification des populations, une importante étape avant la tenue du référendum d'autodétermination au Sahara occidental. C'est d'ailleurs ce que «regrette» le président de la République d'autant plus, précise-t-il dans sa missive au secrétaire général de l'ONU, que «M.Baker était parvenu à faire avancer sa solution jusqu'à présenter des suggestions unanimement approuvées par le Conseil de sécurité et que la bonne volonté des deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, aurait pu transformer en règlement définitif».