Exceptée celle relative au code de la famille, les autres réformes ont été désavouées par le PT. Trois journées d'étude pour «prévenir» la nation des «dangers» dont elle est menacée. L'initiative est du parti des travailleurs (PT), et a pris fin, hier, au complexe Matares à Tipaza. Le PT a dressé, tout au long des trois journées, un constat négatif des politiques socio-économiques des gouvernements successifs. Plaçant les «intérêts des travailleurs» au-dessus de «toute considération», la formation de Louisa Hanoune appréhende déjà les «méfaits» que provoqueraient les engagements pris par l'Etat algérien s'inscrivant en droite ligne dans la logique «pernicieuse» de la mondialisation. «L'adhésion de l'Algérie à l'OMC contribuerait davantage à enfoncer le pays dans l'incertitude», a déclaré, avant-hier, Djelloul Djoudi, responsable de la communication de ces trois journées, dans un point de presse improvisé. Les principaux «contrecoups» de cette adhésion, tels que répertoriés par le numéro deux du PT, seraient «l'incontournable privatisation des grandes entreprises nationales à l'image de Sonatrach et de Sonelgaz», et «le démantèlement du tissu public jusqu'à n'en laisser aucune trace». Sur le plan politique, la réforme Sbih a inspiré au conférencier la pire des critiques: «Elle (la réforme Sbih ndlr) tend à concevoir des zones utiles et des zones inutiles. Nous -en tant que parti qui défend l'unité nationale- voulons que toutes les régions du pays jouissent du même égard». D'un autre point de vue, il reproche à Sbih d'élaborer une réforme «où la dépermanisation des travailleurs sera sans appel». La création des zones franches n'a été, pour sa part, dans la grâce du PT. M.Djoudi a assimilé cette intention, fortement envisagée par le gouvernement Ouyahia, à une «stratégie malveillante qui engendrerait toutes formes de discrimination». «Concevez-vous que dans une Algérie unie on n'appliquerait pas les mêmes lois! C'est la cohésion nationale qui est en jeu», a-t-il averti. Au sujet du code de la famille qui polarise, ces derniers temps, l'intérêt du champ politique national, le PT a plaidé pour son abrogation pure et simple. La présidente du parti a déjà interpellé, via la presse, le président de la République lui demandant la révision de l'actuel code et le rendre compatible avec les évolutions qu'a connues le pays. Et c'est, d'ailleurs, le seul chapitre où le parti des travailleurs est d'accord avec la politique gouvernementale tirée du programme de M.Bouteflika. Certains journalistes n'ont pu se retenir, alors, d'interpeller Djoudi sur l'attitude «complaisante affichée par le PT vis-à-vis de la démarche de Bouteflika avant et après l'élection présidentielle». Djoudi s'irrite en rétorquant brusquement: «Avant le 8 avril nous avons fait une campagne politique dépourvue d'insultes. C'est peut-être ça qui a poussé ceux qui se rangent à cet avis à nous accuser d'inconsistance politique». Les militants du parti étaient au rendez-vous où chacun a eu à intervenir en guise de contribution. L'ensemble des interventions était un réquisitoire sévère contre la mondialisation. Des cris d'alarme qui se veulent «un message pour la mobilisation de la nation algérienne». Pour l'heure, nulle formation politique ou un pan de la société civile n'ont manifesté leur volonté de faire front avec le Parti des travailleurs. Comme celui-ci a refusé d'épouser les propositions de sortie de crise ayant émané de plusieurs partis et personnalités nationaux. «Chaque parti est libre de proposer ce qui lui semble bon. Nous concernant, nous avons installé quatre commissions qui rendront leurs conclusions demain (hier). C'est notre rôle d'éclairer la nation», a tranché Djoudi.