Invité au forum de l'Entv, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, a pris le haut en affirmant que son secteur est «performant» et que plusieurs pays développés n'arrivent pas à égaler «l'immense travail que nous avons fait». Se trouvant face à une corporation exerçant dans des conditions exécrables, le ministre a été, de prime abord, interpellé sur le travail informel qui gagne du terrain face à «l'inefficacité des mécanismes de contrôle». Dans sa réponse, M.Louh a tenté de minimiser l'ampleur de cette plaie en soutenant que seulement «26% des journaliers ne sont pas déclarés». Et afin d'y mettre un terme, il a promis la mise en pratique de «sanctions plus sévères». Pour le même objectif, un organisme regroupant travailleurs, patrons de presse et représentants du ministère du Travail «verrait prochainement le jour». Cette politique, a expliqué Louh, s'inscrit dans le cadre d'une stratégie globale visant à combattre efficacement le travail informel et toutes les pratiques frauduleuses. «Les lois de la République doivent être respectées. Sans cela, nous ne pouvons atteindre l'équilibre financier que nous cherchons», a t-il insisté. L'une des projections du ministère, à ce propos, est de mettre en circulation, d'ici une année, la carte à puce. Un outil susceptible de démasquer toute manoeuvre irrégulière. Concernant le statut de la Fonction publique que la Centrale syndicale rejette catégoriquement, le ministre a rassuré sur un possible terrain d'entente avec les parties contestataires. «Il n'y aura pas de licenciement des travailleurs permanents», a t-il rassuré. Selon lui, la finalité de cette loi n'est autre que d'en finir avec «un vide juridique». Explication: «La Fonction publique est régie depuis 1986 par un décret exécutif. C'est anormal !», s'est-il exclamé. Apostrophé sur les augmentations accordées aux retraités, le communicant, tout en reconnaissant qu'elles n'arrangent pas les petites rentes, a soutenu néanmoins que cela fait partie «d'une philosophie sociale dont la moralité est d'accoutumer les retraités à s'adapter à leurs revenus». Pour les retraites inférieures à 7000 DA, il a prévu de mettre à contribution le ministère de la Solidarité nationale. La succession des débrayages dans les secteurs d'activité les plus névralgiques est perçue par Louh comme «un manque de culture syndicale». Il s'est montré étonné qu'une section syndicale ne puisse s'asseoir autour d'une même table que l'employeur. Aussi, il a mis en exergue la «difficulté de faire le distinguo des plus représentatifs» sous prétexte que «la concertation ne peut se faire avec tout le monde». Toujours au sujet du volet syndical, le gel de certains syndicats est dû «à leur caractère islamiste que l'état d'urgence ne peut tolérer».