Sorti conforté du Xe congrès, le FLN version Saâdani se donne pour première mission, celle de redorer le blason du vieux parti. Il veut reconquérir son aura d'antan. L'ex-parti unique ambitionne de renforcer son poids au sein des centres de décision et d'élargir sa présence sur le terrain. Sorti conforté du Xe congrès, le FLN, version Saâdani, se donne pour première mission, celle de redorer le blason du vieux parti. Affaibli par des luttes intestines, l'ex-parti unique a perdu beaucoup de terrain au profit des autres forces politiques. Le dernier message du président de la République était un appel pressant pour remettre le parti sur les rails. «Certes, le message du président était réconfortant mais nous avons l'obligation de relever le défi et de redorer l'image du parti», a affirmé un membre proche de la direction de Saâdani. Dans son message qu'il a adressé aux participants au Xe congrès, le chef de l'Etat a invité le parti à se poser en locomotive de la démocratie véritable. «Votre parti doit inévitablement offrir le meilleur exemple aux formations émergentes et c'est à lui, en premier, qu'il incombe de militer en faveur de l'ancrage de la démocratie véritable», avait -il insisté. Bouteflika a même appelé les dirigeants du parti à s'ouvrir sur la société. La présence forte du gouvernement au Xe congrès est un signe qui ne trompe pas sur la volonté du chef de l'Etat de faire du FLN un véritable levier du pouvoir qui sera la locomotive de l'action politique. L'enjeu en vaut la chandelle. En prévision des prochaines échéances, le pouvoir a bien besoin d'un parti qui peut, à lui seul, peser lourd, surtout après la disparition de l'Alliance présidentielle, composée du FLN, du RND et du MSP, et l'échec des partis de la nouvelle coalition à savoir, FLN, RND, TAJ et MPA à accorder leurs violons. D'où la nécessité de donner un nouveau souffle à la première force politique du pays. Après le Xe congrès, la direction de Saâdani, qui a été vivement contestée, sort gagnante. Celle-ci aura, désormais, la tâche d'unifier les rangs des militants et de réorganiser ses structures au niveau de la base pour plus d'ancrage. L'équipe de Saâdani est appelée à carburer davantage pour se préparer aux prochaines échéances. «Nous avons tout un chantier à attaquer après l'élection du bureau politique», a affirmé Rachid Assas membre de l'ancien bureau politique. Contacté par nos soins, ce responsable estime que le FLN doit jouer un rôle prépondérant durant les prochaines échéances. Les sénatoriales, la révision de la Constitution et les élections législatives, selon lui, sont autant de rendez-vous auxquels le parti doit se préparer pour renforcer son poids sur l'échiquier national. Avec un comité central composé de jeunes compétences et des cadres de la nation, le parti unique a de fortes chances de décrocher plus de postes de responsabilité au niveau des différentes échelles. «Le fait d'élargir le comité central à plus de 500 membres et d'élire des compétences parmi les femmes et les jeunes, et la désignation des cadres de la nation règle un gros problème au FLN qui n'avait pas un réservoir de militants compétents rompus à la politique, qui soient capables de prendre de hautes responsabilités», avoue une ancienne députée et membre du comité central, Mme Illimi. L'entrée de ministres au comité central est un pas positif qui consolide l'ambition du parti à prendre les rênes du gouvernement. Il y a lieu de souligner qu'en plus des ministres qui ont été désignés membres du comité central, d'autres ont la qualité de militants. C'est le cas d'ailleurs du Premier ministre Abdelmalek Sellal, du ministre de la Santé, de celui de l'Agriculture et des deux jeunes femmes ministres de la Ptic et de l'Artisanat. Avec un tel nombre, le parti majoritaire peut se targuer du fait que sa revendication «est déjà acquise bien avant la révision de la Constitution», à savoir que le chef du gouvernement soit issu du parti majoritaire.