Les deux attentats terroristes, celui du Bardo en mars et celui d'hier à Sousse, en l'espace de trois mois, nous rappellent que le danger n'est pas écarté. La menace terroriste est permanente. L'Algérie est sur le qui-vive. Elle a fait de la préservation de son intégrité territoriale une mission sacrée. Les récentes sorties médiatiques du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) à propos de la sécurité à nos frontières sont justifiées à plus d'un titre. Le terrorisme islamiste qui vient de frapper par deux fois la Tunisie en un peu plus de trois mois lui donne doublement raison. Les élections libres et transparentes qui ont porté à la tête de la Tunisie un démocrate, Beji Caïd Essebsi, ont pourtant donné l'impression que le pays du jasmin se dirigeait inexorablement vers une stabilité retrouvée. Le départ de l'ex-président Ben Ali et la parenthèse de l'ex-gouvernement islamiste n'ont finalement pas suffi à faire renoncer les groupes terroristes islamistes à leur sinistre projet: plonger la Tunisie dans le chaos. Dans des bains de sang qui en disent long sur leur dessein: en faire une base arrière pour déstabiliser la région. Une planification qui indique que l'Algérie est dans leur ligne de mire. Les deux attentats terroristes, celui du Bardo en mars et celui d'hier à Sousse, terriblement meurtriers (49 victimes) en l'espace de trois mois nous rappellent que le péril islamiste est à nos portes. Il vient de l'Est. C'est là où nichent les djihadistes de Daesh et d'Al Qaîda sans nommer d'autres organisations terroristes qui ont fait scission avec ces factions rivales à l'instar des «Signataires par le sang» (El-Mouaquiine Biddam) de Mokhtar Belmokhtar. La sanglante tentative de prise d'otages du site gazier de Tiguentourine (In Amenas), qui a eu lieu au mois de janvier 2013 porte l'empreinte de ce dernier. Elle est encore dans toutes les mémoires. Elle a été planifiée à partir d'une Libye à feu et à sang. Les révolutions arabes au Maghreb (Libye et Tunisie) ont en définitive donné un souffle nouveau aux groupes terroristes qui se sont surarmés après avoir puisé dans les arsenaux de l'ex-guide de la Jamahiriya, Mouaâmar El Gueddafi, tué le 20 octobre 2011 par la rébellion libyenne dans les environs de Syrte. Les récents attentats qui ont touché la Tunisie montrent combien ce pays voisin demeure la cible privilégiée des terroristes, alors que le conflit libyen a redonné du poil de la bête aux groupes terroristes et suscite désormais la crainte d'un chaos durable dans la région. Un scénario qui est renforcé par l'omniprésence des groupes islamistes armés dans ce pays et la dégradation de la situation sécuritaire en Tunisie. Inquiétant. L'Armée nationale populaire qui veille au grain doit redoubler de vigilance. «Que notre peuple soit confiant et certain que ses fils à l'ANP sont toujours sur le terrain, honorant leur serment, méritant notre entière gratitude et estime, en reconnaissance à ces hommes dont la grande fierté dans l'accomplissement du devoir national est incontestable», avait assuré le vice-ministre de la Défense nationale le 16 juin 2015 à Cherchell. Le moment est venu de mettre le paquet...