Le maître toujours égal à lui-même Le prince de la chanson kabyle a drainé le public des grands jours. Ses chansons ont enflammé la salle. C'est un Lounis Aït Menguellet décidé à émerveiller son public qui a animé, dans les soirées de lundi 29 et mardi 30 juin, deux concerts à la salle Atlas de Bab El Oued. La deuxième soirée surtout, le prince de la chanson kabyle dont l'audience a toujours été à la hauteur de la profondeur de ses chansons, a drainé un public nombreux. Dans la mythique salle Atlas, il y avait des familles, des couples, beaucoup de jeunes et surtout des femmes parées de leurs belles robes kabyles. Bref, la salle était parfaitement «orchestrée» pour permettre à Aït Menguellet d'envoûter ses fans. Parmi ceux qui ont tenu à assister au gala, il y avait le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra et le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi. Seul bémol: le prix du billet d'entrée de 1000 dinars jugé excessif par certains. Mais le spectacle éclatant offert par le chanteur, un géant du verbe mesuré, était à la hauteur des attentes du public dont la soif à ce genre de soirées n'a jamais été démentie. Aït Menguellet est monté sur scène à 23h passées de quelques minutes. L'assistance scande: «Imazighen, Imazighen...», «d anwa wiki d'Imazighen.» «Soyez les bienvenus, j'espère qu'on va passer d'agréables moments», a lancé le poète avant de faire parler sa guitare, procurant un bonheur inestimable aux fêtards qui ont vibré au rythme des chansons interprétées. Le ciseleur du verbe, un des grands poètes-compositeurs-chanteurs d'expression kabyle que l'Algérie ait connus, a entamé le spectacle par la chanson Tamurti-iw d izurar ghef idurar. S'ensuit Nekni s warrach n lezzayer qui a emballé le public. La troisième chanson Urigh as tabratt n slam a fait vibrer la salle. C'est l'une des très belles chansons d'amour chantées par Aït Menguellet. Une chanson des années d'or parmi le riche répertoire de l'artiste. «C'est ma chanson préférée», commente un spectateur. Mais le reste et d'autres aussi belles chansons suivront, envoûtant le public qui ne regrettera certainement pas le choix d'avoir assisté au gala. Le maître de la scène remercie son public avant de s'engager dans d'autres chefs-d'oeuvre. «On poursuit avec les anciennes chansons?», demande le chanteur. «Oui!», répondent les spectateurs, tout en réclamant le titre A Louisa. Lounis préfère une autre chanson. Il enchaîne avec Aken is yehwa i lekltoub. Puis Sligh iw taxi. Tout de suite après il enflamme les spectateurs avec la chanson Ur yi ttadja (Ne me quitte pas). Un véritable délice pour un public qui s'est mis spontanément à danser et à applaudir. Les femmes, majoritairement habillées de la robe kabyle traditionnelle, se sont distinguées par des youyous. Cette chanson a été suivie par une autre non moins enflammante Theteyam (Trois jours). Mais la chanson qui a le plus enflammé la salle est sans conteste celle dédiée à la JSK, le club phare de la Kabylie et le plus titré d'Algérie. «Anwa wiki d'Imazighen», lance à gorge déployée le public. Un peu fatigué, Lounis Aït Menguellet sollicite une petite pause durant laquelle son fils, Djaâfar, a interprété quelques chansons. «Ceux qui ont fait le Ramadhan, saha ftourkoum, ceux qui ne l'ont pas fait, bon dîner», a lancé Djaâfar avant de commencer. Un message de tolérance. Profitant de cette pause, Lounis Aït Menguellet, un des piliers de la chanson kabyle, a répondu à quelques questions de journalistes. «Je suis très content pour la réussite du gala et du public venu en force y assister», a-t-il dit, estimant que l'organisation était «bonne». Il a annoncé que sa tournée sera clôturée le 12 juillet à Tizi Ouzou, d'où elle a commencé. Entre-temps, il animera un concert à Tipasa ce 6 juillet et un autre gala à Saïda. Enfin, Lounis a exprimé sa reconnaissance et ses remerciements à ceux qui se sont inquiétés de son état de santé après la dernière opération chirurgicale qu'il a subie.