Le boom des importations des véhicules en 2012 a boosté le secteur des assurances, mais la baisse enregistrée dans le secteur depuis l'année dernière n'a pas arrangé les affaires des compagnies. La déclaration du P-DG de la Société nationale d'assurance (SAA), Nacer Saïs, sur la diversification de ses activités pour ne plus rester confinées à des produits destinés au grand public comme l'assurance-automobile ou l'assurance-habitation est partagée par de nombreux concurrents. Le marché des entreprises, mais aussi l'assurance des personnes sont les créneaux visés par les compagnies pour aller vers plus de diversification pour atteindre dans les prochaines années un partage égal des activités soit 50% en matière d'assurance automobile et 50% en matière de risques d'entreprises. Environ 60% du chiffre d'affaires des assurances qui a atteint 122 milliards de dinars en 2014 provient de l'assurance automobile qui continue de compter énormément sur la responsabilité civile dont le montant est fixé par l'Etat. Mais si le nombre de véhicules importé continue de reculer, les compagnies d'assurance publiques et privées seront dans l'obligation d'imaginer d'autres stratégies pour proposer aux automobilistes des assurances facultatives, voire l'assurance tous risques qui protège contre tous les incidents. Bien sûr, il y a une autre méthode consistant à augmenter la RC mais cela risque de ne pas plaire à la fois aux assurés et au ministère des Finances. Ce dernier indique que les compagnies doivent d'abord, cesser la guerre à la baisse des tarifs avant de demander une quelconque augmentation. En plus des compagnies et du ministère des Finances, d'autres institutions se penchent sur le dossier comme l'Union des assureurs et des réassureurs qui consacre depuis une année plusieurs réunions à ce sujet. Il y a aussi la Compagnie nationale de réassurance et le Conseil national des assurances qui ne sont pas indifférents à l'évolution de l'assurance automobile. Mais au lieu de se cantonner uniquement à une surenchère sur les tarifs, les compagnies tentent aussi d'informer le public en général et les conducteurs en particulier sur les dangers de la route car l'assurance n'est en aucun cas un permis de tuer. Néanmoins, les compagnies et les autorités n'arrivent pas à se mettre d'accord sur l'ampleur d'éventuelles campagnes de sensibilisation. Les institutions soulignent que chaque compagnie a une stratégie particulière à promouvoir par ses propres moyens alors que les compagnies parlent d'une campagne d'utilité publique pour sauver des vies, y compris en cherchant des moyens de lutter contre les chauffards, notamment avec le projet de création du fichier national des conducteurs afin de généraliser le bonus malus à tous les mauvais conducteurs lorsqu'ils changent d'assureur.