Le bureau national de la Ligue algérienne des droits de l'homme (Laddh) a décidé hier le gel de toutes ses activités pendant 10 jours. Les défenseurs des droits de l'homme considèrent que les autorités continuent d'imposer des restrictions à la liberté d'expression. Pire, ils soulignent qu'une campagne de harcèlement est même menée par les autorités contre les militants des droits de l'homme en Algérie et qu'elles déploient une machine répressive car il n'y a pas un jour qui passe «sans apprendre de nouvelles arrestations et intimidations des militants et défenseurs des droits humains». La Ligue dénonce aussi l'interdiction de manifester dans la rue. Tous ces évènements ont fait que la réunion extraordinaire du bureau national de la Laddh tenue le 24 octobre dernier à Alger a décidé le gel de toutes les activités pendant 10 jours. Elle compte aussi sensibiliser l'opinion publique pour dénoncer ces pratiques de harcèlement à l'encontre de tous les militants et défenseurs des droits humains. Elle exige aussi la libération immédiate et inconditionnelle de tous les militants et défenseurs des droits humains ainsi que l'arrêt des poursuites judiciaires à leur encontre. La Ligue lance un appel aux militants des droits de l'homme, notamment de la Laddh, pour unir leurs rangs, éviter la division de ses rangs et faire entendre la voix de son combat unifié. Le secrétaire national chargé des dossiers spécialisés, Houari Kaddour, espère que cette décision du bureau national puisse avoir un effet positif. Bien sûr, à cette offensive sur les droits de l'homme, le gouvernement répond par la nécessité de se retrousser les manches. C'était le cas du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à Biskra lors de la tripartite où il a demandé de retrousser les manches pour relever les défis du développement. L'Algérie traverse un contexte économique particulier marqué par une crise pétrolière mondiale imposant des réponses aux défis conjoncturels, notamment en matière d'investissement, de création d'emplois et de diversification de l'économie. Les partenaires sociaux (gouvernement, syndicat et patronat) ont conclu un Pacte économique et social pour explorer les voies et moyens à mettre en oeuvre pour encourager l'investissement, la création d'entreprises et la diversification de l'économie nationale. Face aux enjeux socio-économiques majeurs, tout le monde est appelé à être à la hauteur des aspirations du monde du travail et de la jeunesse dans un contexte sur lequel pèsent des menaces sérieuses induites par un recul continu des recettes pétrolières. Dans une économie basée essentiellement sur les hydrocarbures, le principal défi serait de parvenir à préserver les acquis arrachés jusque-là au profit des travailleurs, tout en réussissant à en obtenir de nouveaux, sans que cela n'affecte de manière substantielle les équilibres budgétaires actuels et les projets structurants retenus par les pouvoirs publics à court et moyen terme.