Les étudiants exigent l'intervention du recteur de l'université d'Alger afin de régler la situation. Vingt étudiants, parmi les vingt-deux interpellés dans la nuit de lundi dernier à l'Institut de l'information et de la communication (Isic), ont été enfin relâchés, avant-hier dans la soirée. Ils ont été libérés 24h après leur détention au commissariat de Bouzaréah. Cependant, les stigmates demeureront, à coup sûr, indélébiles, notamment pour les deux étudiantes qui disent avoir passé l'une des nuits les plus cauchemardesques de leur vie. En outre, la vague d'arrestations s'est poursuivie même dans la journée d'hier. C'est ainsi que l'on apprend l'interpellation, hier matin, d'un autre étudiant au niveau de l'institut de l'information et de la communication. Loin d'éteindre le feu qui risque de plonger l'université dans les plus profonds des bourbiers, le doyen dudit institut, en l'occurrence M.Ahmed Hamdi, a déposé plainte contre un certain nombre d'étudiants, les accusant de prise d'otage contre sa personne. En outre, concernant les deux autres étudiants interpellés également dans la nuit de lundi dernier, ils sont toujours au niveau du commissariat central. Aucune information n'a filtré à leur sujet. Hier, un rassemblement a eu lieu à la faculté des sciences humaines et sociales de Bouzaréah. Les membres du comité autonome de ladite faculté, dans une déclaration transmise hier à notre rédaction, ont dénoncé haut et fort l'arrestation de leurs camarades ainsi que la série de pratiques répressives exercées à l'université. «Nous tenons à dénoncer la vague de répression qui s'abat sur les étudiants et l'atteinte des franchises universitaires, chèrement acquises par les luttes du mouvement étudiant». Aussi dans leur communiqué, le collectif exige «le respect des franchises universitaires et de toutes les libertés démocratiques». Par ailleurs, les étudiants de l'Isic campent encore sur leurs positions. Ils exigent entre autres, l'intervention du recteur de l'université d'Alger, M.Hadjar, en vue de régler, et définitivement, ce conflit qui risque de connaître des rebondissements catastrophiques. Jusqu'à présent, la grève enclenchée dans cet institut poursuit son cours. Pour rappel, le malaise qui secoue ces derniers temps l'université, a pour origine l'arrestation, le 14 décembre dernier, à la cité universitaire Taleb-Abderrahmane, de l'étudiant Hamitouche Merzouk. Ce dernier a été accusé d'atteinte aux biens publics. Cette arrestation a donc suscité le courroux de ses camarades qui ont organisé, dans la nuit de lundi, un rassemblement à travers lequel ils demandent la libération inconditionnelle de Merzouk Hamitouche. Toutefois, l'intervention musclée des forces de l'ordre a conduit au pourrissement de la situation. Les CNS ont procédé sur-le-champ à l'interpellation d'une vingtaine d'étudiants, dont deux filles, avant de les relâcher 24 heures plus tard.