L'onde de choc Le président français François Hollande a convoqué hier matin une réunion à l'Elysée, avec son Premier ministre et ses ministres de l'Intérieur et de la Défense. La France n'est plus le principal pays européen visé par les attentats terroristes. Les tragiques événements de Bruxelles viennent le confirmer et c'est pourquoi le président français François Hollande a convoqué hier matin une réunion à l'Elysée, avec son Premier ministre et ses ministres de l'Intérieur et de la Défense, pour un point de situation, suite à plusieurs attaques à l'aéroport international et dans le métro de la capitale belge qui ont fait au moins 21 morts et plusieurs blessés. Ces attentats interviennent quatre jours après l'arrestation de Salah Abdeslam, un Français d'origine marocaine, seul survivant du commando auteur des attentats terroristes du 13 novembre à Paris ayant fait 130 morts, à Molenbeek, une commune bruxelloise. Ils indiquent, non pas une quelconque «riposte», comme bon nombre de commentateurs se sont laissés à l'entendre, mais surtout que la nébuleuse radicale islamiste en Europe dispose des réseaux et des capacités de nuisance qui lui permettent non seulement d'agir, mais d'abord de surprendre, en frappant des cibles au coeur de la cité. «C'est toute l'Europe qui est visée», a ainsi déclaré le président français, soucieux de renforcer le dispositif préventif pourtant décrié par les ONG et certains partis à cause des excès qu'il comporte. En Belgique, la perquisition du mardi 15 mars qui a visé un appartement de Forest, une commune bruxelloise dont Salah Abdeslam était parvenu à s'enfuir, a coûté la vie à un de ses complices: Mohamed Belkaid, mais elle a aussi constitué un indicateur de la suite des évènements. En effet, à côté du corps de Belkaid, les enquêteurs ont trouvé une kalachnikov ainsi que onze chargeurs et «de très nombreuses munitions». Plus significatif, il y avait également des détonateurs artisanaux, qui n'étaient pas en état de fonctionnement, mais signifiaient la probabilité d'une fabrication de bombes artisanales. Cette découverte permet d'ailleurs de mieux comprendre la sortie médiatique du ministre des Affaires étrangères belge, Didier Reynders, qui avait affirmé dimanche dernier, deux jours après l'interpellation de Salah Abdeslam dans une autre planque de Molenbeek, que ce dernier «était prêt à refaire quelque chose à Bruxelles». Cette affirmation ne ressortant pas des auditions du suspect ni des résultats de la perquisition, tels que relatés hier par le parquet belge, plusieurs observateurs se sont montrés perplexes quant au bien-fondé de cette déclaration.. Le piège qui s'était en novembre 2015 refermé sur la France, confrontée à des attentats sanglants de l'EI, avait eu pour conséquence prévisible, espérée et exploitée par les commanditaires du terrorisme, d'une brutale recrudescence de l'islamophobie, du racisme et de la xénophobie dont se nourrissent certains partis et organisations de l'extrême droite. La spirale de la vindicte et de la stigmatisation étant lancée, il fallait s'attendre à une épidémie qui gagnerait l'Europe, confrontée à ses vieux démons, mais bien malin aurait été celui qui aurait prédit la démarche adoptée par le Parti socialiste dont les dirigeants ont pris aussitôt prétexte des attentats de Bruxelles pour relancer le débat sur la déchéance de nationalité, reprochant aux courants adverses leur... «frilosité» sur la question! Bruno Le Roux, patron des socialistes à l'Assemblée, le porte-parole des députés PS, Hugues Fourage, Corinne Narassiguin, la porte-parole du PS, ont illico enfourché le destrier pour donner en exemple le fait que «Salah Abdeslam, du fait de la posture du Sénat dominé par la droite, ne pourrait pas être déchu de la nationalité». En Grande-Bretagne, ce sont plusieurs partisans d'une sortie de l'UE qui ont récupéré politiquement les attentats de Bruxelles, mettant en cause le laxisme de l'Europe face à la menace terroriste. La vraie question concerne la cause de ces attentats plus que leurs effets. Quand on joue aux apprentis sorciers, qu'on crée des djihadistes pour servir de chair à canon en Afghanistan, en Irak, en Syrie et en Libye, il ne faut pas s'étonner du retour du boomerang. La consternation qui règne au sein des populations française, belge, britannique, italienne, entre autres, illustre aujourd'hui le résultat des politiques douteuses menées en Irak, en Syrie et même en Libye où des stratégies et leur contraire ont généré l'émergence de l'hydre terroriste qui menace désormais le Maghreb et l'Europe, tout à la fois. Dans cette ambiance, Israël dont l'arrogance n'a jamais été aussi agressive vient réprimander l'Europe, coupable de ne pas suivre ses injonctions! N'est-il pas étrange que des pays impliqués financièrement et doctrinalement dans la genèse des groupes terroristes, depuis Al Qaîda à Daesh, soient également membres des coalitions censées les combattre? Tragique est le bilan des carnages commis par les terroristes à Bruxelles, mais qui va vraiment en tirer les leçons objectives, sans faux-fuyants ni sombres calculs? Certainement pas les instigateurs et ceux qui prétendent officiellement les combattre sans merci, tout en tirant les marrons du feu. Daesh a revendiqué les attentats Le groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui contrôle une partie de la Syrie et de l'Irak, est responsable des attentats meurtriers qui ont fait une trentaine de morts, hier, à Bruxelles, a indiqué une agence en ligne liée au groupe. «Des combattants de l'Etat islamique ont mené une série d'attentats à l'aide de ceintures et d'engins explosifs hier, prenant pour cible un aéroport et une station de métro dans le centre de la capitale belge Bruxelles, un pays participant à la coalition internationale contre l'Etat islamique», a affirmé l'agence de presse Aamaq.