Ils estiment qu'après un cursus entièrement théorique, une préparation et une formation au monde du travail sont nécessaires. «Les diplômés universitaires terminent leurs études avec un bon niveau global, mais ne sont pas prêts à pénétrer le marché du travail, car ils n'ont pas été formés pour être employables juste après l'obtention de leurs diplômes», déclare le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, hier en marge de la 5e Conférence régionale sur l'amélioration de la gouvernance et la qualité de l'enseignement universitaire. Et d'ajouter: «La volonté des autorités du pays tend à arriver aux normes internationales en améliorant la qualité de l'enseignement et de la lier à l'employabilité nécessaire, l'objectif consiste à garantir la qualité par l'ancrage de la culture de la qualité pour apporter des changements dans ce secteur.» C'est le constat établi dans toute la région du Mena, où les taux de chômage des jeunes connaissent des augmentations inquiétantes, comparés aux autres régions, avec 30% de chômeurs dans l'enseignement supérieur. C'est précisément l'objet des travaux de cette conférence régionale, qui a réuni 113 établissements d'enseignement supérieur, des représentants du gouvernement, le centre pour l'intégration en Méditerranée, les représentants de la Banque mondiale, de British Council l'Unesco et l'Association des universités arabes. A cet effet, les travaux ont été axés essentiellement sur l'identification des options alternatives permettant l'amélioration de la gouvernance ainsi que la qualité dans l'enseignement supérieur et le développement des compétences dans la planification institutionnelle. Pour sa part, l'économiste M.Shantayanan Dearajan, économiste en chef pour la région Mena à la Banque mondiale, explique que la majorité de diplômés universitaires est employée dans le secteur public et devient des bureaucrates. «La qualité de l'enseignement est mauvaise, notamment dans les matières techniques et scientifiques, ce qui fait qu'ils ne sont pas formés pour être directement employés, d'autre part la gratuité ne rend pas toujours service, dans le sens où elle devrait être ciblée pour mieux préparer les diplômés au marché du travail», dit il. Pour les observateurs, la réalité sur le terrain est tout autre. Ils estiment qu'après un cursus entièrement théorique, une préparation et une formation au monde du travail sont nécessaires, mais ce n'est pas pour autant que le taux de chômage en Algérie n'est dû uniquement qu'à une mauvaise qualité de l'enseignement. Ceci étant, ils considèrent que la vision de cet économiste est quelque peu en déphasage avec la réalité.