Le très controversé directeur du Festival du film de Carthage a fini par démissionner de son poste suite à la pression exercée par les professionnels du cinéma et le ministère de la Culture, qui n'ont pas aimé la mauvaise image qui a été donnée par le festival tunisien dans le Monde arabe, après les couacs de la clôture. Dans un post sur sa page Facebook, Brahim Letaïef a annoncé qu'il était sur la route de Kairouan pour assister à la troisième journée des JCC dans les régions et qu'il déposera sa démission du poste de directeur des JCC. Il a indiqué néanmoins qu'il continuerait à assurer ses missions administratives jusqu'à la remise du rapport moral et financier ainsi que les archives des sessions 2015 et 2016 aux autorités culturelles locales. Brahim Letaïef a exprimé dans son message le manque de soutien de son ministre de la Culture. Quelques heures après avoir posté ce message, le directeur des JCC s'est violemment disputé avec les membres des associations et des membres du comité de préparation du festival, les accusant d'être des incompétents et des non-professionnels. Letaïef ira jusqu'à dire: «Je vous ai utilisés», ce qui a provoqué la colère des associations et du comité d'organisation qui s'est violemment attaqué à lui, jusqu'à le pousser à fuir de la salle. Il a été rattrapé par les organisateurs qui l'ont contraint à s'excuser. Il faut dire surtout que Brahim Letaïef, qui était considéré comme un bon réalisateur, s'est avéré finalement un piètre gestionnaire et surtout un très mauvais communicant. La mauvaise gestion des bourdes du plus ancien festival du Monde arabe, l'affaire Bahia Rachedi, l'affaire Jamil Rateb ou encore les dérapages de Lotfi Abdelli sur le discours de Adel Imam et le mauvais casting pour les hommages aux cinéastes, où ne figurait aucun réalisateur marocain ou algérien, a offert une image très négative de la Tunisie et des Tunisiens. Certains Algériens et Egyptiens ont presque appelé à mettre un terme à la coopération culturelle avec la Tunisie. Même les plus anciens et les plus représentatifs du cinéma tunisien, comme Abdelkrim Gabous, n'ont pas épargné le directeur des JCC qui a osé écarter le critique de cinéma qui détient la mémoire des JCC. Ajouté à cela, on a découvert que le directeur des JCC se fait dicter la liste de ses invités et même de son programme par l'ancien directeur du Centre marocain du cinéma, Noureddine Sail, qui était présent au festival l'année dernière. Il est clair qu'en plus de rater le festival, Brahim Letaïef a perdu toute crédibilité et l'essentiel de ses amis cinéastes maghrébins et égyptiens. Il sera dur pour lui de remonter la pente dans le cinéma arabe. [email protected]