Une fois de plus, c'est le pauvre citoyen qui a payé de sa poche la hausse du prix du gasoil. Depuis la hausse dans les prix du gasoil, les transporteurs au niveau de la wilaya de Skikda ont, eux aussi, augmenté leurs tarifs sans même prendre la peine d'en référer aux autorités compétentes. Les minibus assurant les liaisons entre les différentes communes et daïras ainsi que les quartiers du chef-lieu de la wilaya, ont décidé de revoir à la hausse leurs tarifs, au grand dam des usagers. «Les hausses, atteignant parfois jusqu'à cinq dinars, comme nous l'explique ce père de famille, contraint de se déplacer chaque jour entre Azzaba et Skikda, impliquent des dépenses mensuelles énormes, difficilement supportables pour les simples salariés». Tel autre usager, contraint de se déplacer chaque matin et chaque soir entre Stora et Kerkra, se voit carrément contraint de réduire les dépenses essentielles de sa famille, à commencer par le lait et le pain. «Les gens ne s'en rendent pas compte a priori, mais ce genre de hausses imprévues et généralisées causent beaucoup de tort aux petits salariés dont les budgets, toujours insuffisants, sont calculés au centime près», nous indique une mère de famille rencontrée au niveau de la station de bus qui, malgré tout, ne désemplit pas. «C'est en ce sens que s'exerce en effet le diktat des transporteurs», soulignent en choeur de nombreux usagers. Les citoyens ne sont pas organisés pour se défendre contre ce genre de pratiques alors que les pouvoirs publics assistent, impuissants ou complaisants, à ce genre de pratiques, ce qui fait que la politique du fait accompli a toujours de beaux jours devant elle quand il s'agit des transports en commun. Non sans raison, donc, tous les citoyens que nous avons rencontrés «en appellent aux plus hautes autorités du pays afin qu'elles interviennent et mettent fin à cette véritable anarchie qui lèse avant tout le pauvre citoyen, et remet en cause durablement la crédibilité et l'autorité de l'Etat». Des élus représentant différents courants politiques au sein de la wilaya, qui commencent par mettre en avant leur «impuissance» face à cet état de fait, ajoutent que «s'il n'y est pas mis un terme, le risque est grand d'assister à des effets d'entraînement au niveau d'autres secteurs d'activité». Nos interlocuteurs en veulent pour premier exemple «le cas des boulangers qui reviennent à la charge assez régulièrement, menaçant souvent de mettre à exécution des hausses unilatérales dans le prix de la baguette de pain». La situation est la même, sinon pire, pour les voyageurs. En l'espace d'un peu plus d'un mois, pour ne citer qu'un exemple, «le prix de la place entre Alger et Skikda est passé de 900 à 1200 DA». Les citoyens, qui ne savent plus à quel saint se vouer, en appellent donc aux plus hautes autorités du pays pour mettre un terme à cette anarchie extrêmement dommageable au pouvoir d'achat d'un citoyen, déjà fortement mis à mal sans cela.