Très peu de partis, dont la majorité a adopté une attitude de wait and see, ont daigné réagir. Alors que de violents affrontements entre les forces de l'ordre et des émeutiers, nés de la grève des commerçants contre les mesures introduites dans la loi de finances, se poursuivaient à Béjaïa et dans d'autres wilayas, très peu de partis, dont la majorité a adopté une attitude de wait and see, ont daigné réagir. Le PT, dont la secrétaire générale a alerté l'opinion publique contre les appels anonymes aux manifestations, lors de sa dernière conférence de presse, a indiqué hier par la voix de son député, Ramdane Taâzibt que «la répression qui risque d'installer le pays dans un cycle de violence durable aux conséquences graves, ne peut pas être une solution à la crise». «Le PT n'a cessé de mettre en garde contre les conséquences néfastes qui seront induites par la politique d'austérité mise en oeuvre par le gouvernement». «Ce sont les mesures antisociales, l'annulation des recrutements dans la fonction publique et des projets de développement, qui ont préparé le terrain à la révolte». Ainsi, tout en appelant la population à la vigilance contre les appels masqués et ceux qui veulent investir dans l'importation du printemps arabe, «le PT condamne la répression aveugle qui s'ensuivit». «Pour calmer la colère populaire, le gouvernement doit revoir sa copie, en corrigeant les mesures antisociales introduites dans la loi de finances 2017», a-t-il souligné. Le membre du bureau politique du FLN, Hocine Khaldoune affirme qu' «il y a de la manipulation et de l'amplification de la rumeur par les réseaux sociaux et les médias électroniques, d'autant plus qu'il n'y a pas de revendications claires, et les auteurs de ces appels ne sont pas identifiés, et puis, sur le plan social, la loi de finances 2017 est bien meilleure que celle de 2016 car le gouvernement s'est basé sur des calculs réels». Pour ce dernier, la Constitution consacre le droit de manifester pacifiquement. Ensuite, dit-il, «le gouvernement doit expliciter toutes les mesures introduites dans la loi de finances 2017 et il faut rappeler qu'a travers son message à la nation du 1er Novembre dernier, le chef de l' Etat a rassuré les citoyens, que le pouvoir d'achat ne sera pas touché». Le porte-parole du RND, Seddik-Chihab a indiqué que «son parti appelle au calme car le recours à l'émeute n'est pas la meilleure manière de régler le problème, si problème il y a». Pour ce député du RND, qui appelle au respect des lois de la République, «aujourd'hui, en Algérie qui compte plusieurs partis et qui s'est dotée d'une société civile forte, les gens peuvent s'exprimer à travers de multiples organisations syndicales, professionnelles et associations de défense des droits, pour éviter ce genre de débordements». «Toute la classe politique et les acteurs de la société civile doivent jouer leur rôle pour qu'il y ait prise de conscience contre la manipulation dans ce contexte difficile sur le plan économique et social», a-t-il dit. «L'Etat de son côté doit faire valoir ses prérogatives régaliennes, en assurant notamment la régulation du marché», a-t-il souligné. «S'il n' y a pas de manipulation en amont il y aura toujours une récupération de ce genre d'actions par les ultras», croit-il savoir. Le porte-parole de Talaiou El Hourriyet, Ahmed Adimi a indiqué à ce propos que «les Algériens ont le droit de s'exprimer et de défendre leurs droits socioéconomiques, mais sans porter atteinte aux biens d'autrui, sans saccage et pillage ou destruction des biens publics et privés».«Le pouvoir en place qui a fermé tous les espaces d'expression publique, doit être à l'écoute de ces jeunes sans espoir au lieu de recourir à la répression», a-t-il estimé. «C'est une honte que le pouvoir en place, qui a failli sur tous les plans, y compris dans la formation des citoyens qui défendent les institutions de l'Etat, nous ressort encore une fois la théorie de la main étrangère. A travers cette soi-disant manipulation de nos jeunes par les parties étrangères, le pouvoir en place veut discréditer les services de sécurité algériens», a-t-il fait savoir. Le FFS, qui a programmé une réunion, demain, à ce sujet, n'a pas souhaité s'exprimer. Les partis islamistes, qui ont plutôt les yeux rivés sur Alep en Syrie et d'autres foyers chauds au Moyen-Orient se sont inscrits aux abonnés absents. Toutes nos tentatives de joindre les responsables du MSP et d'autres partis de cette obédience, ont été vaines. Les membres du Pôle des forces du changement, coordonné par Ali Benflis, ont exprimé à travers leur communiqué sanctionnant leur réunion cyclique, «leurs craintes quant aux graves répercussions attendues des dispositions contenues dans la loi de finances 2017». «Des craintes déjà exprimées et qui ont suscité de vaines tentatives du pouvoir de rassurer le citoyen. Le pôle avertit quant à «la persistance du refus d'écoute et de l'indifférence affichés par le pouvoir en place face aux multiples et récurrentes perturbations et protestations sociales touchant tous les secteurs et toutes les régions du pays». Le président du TAJ, Amar Ghoul, a mis en garde en marge de la réunion de son bureau politique contre les dérapages que peuvent provoquer les appels anonymes aux manifestations et à la grève qui visent à semer le désordre et le chaos...