Depuisl'accord scellé à Alger depuis, les vannes se sont resserrées. Elle est certainement «l'une des plus importantes, jamais réalisée dans l'histoire des initiatives prises par l'Opep pour réduire sa production», a affirmé, hier, l'Agence internationale de l'énergie. Voilà qui va mettre fin à bien des spéculations et faire taire bien des rumeurs. Il n'y a pas de mauvais élèves au sein des pays producteurs qui se sont engagés à réduire leur production de près de 1,8 million de barils par jour. L'Opep a réduit son offre de 1 million de barils par jour. Soit 90% du volume (1,2 million de b/j) qu'elle s'est engagée à retirer du marché à partir du 1er janvier pour une période de six mois renouvelable. «Le cartel pétrolier a ainsi pompé 32,06 mbj, certains producteurs comme l'Arabie saoudite, chef de file du cartel, ayant même dépassé leurs promesses de réduction», affirme l'Agence internationale de l'énergie dans son rapport mensuel sur le pétrole, publié hier. L'agence basée à Paris évoque «un taux de conformité initial record». «Cette première coupe est certainement l'une des plus importantes, jamais réalisée dans l'histoire des initiatives prises par l'Opep pour réduire sa production», a souligné le bras énergétique armé des pays de l'Ocde. Le 10 décembre à Vienne l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, 11 pays hors cartel, ont décidé de baisser leur production de 1758.000 barils par jour. L'accord qualifié d' «historique» scellé à Alger le 28 septembre 2016 en marge du 15ème Forum international de l'Energie, lors d'un sommet de l'Opep, a servi de plate-forme à cette initiative. Depuis, les vannes se sont resserrées. L'Algérie a réduit son offre de 50.000 b/j et envisage la porter à 65.000 s'il le faut pour soutenir les prix. L'Arabie saoudite qui a réduit sa production de 486.000 barils/jour pour pomper moins de 10 millions mbj, n'écarte pas de renouveler cet engagement dans les six mois à venir, selon son ministre de l'Energie, Khalid Al Falih. La Russie a annoncé avoir réduit la sienne d'environ 100.000 barils par jour. «Actuellement, nous avons réduit (la production) en moyenne d'environ 100.000 barils par jour», a indiqué le ministre de l'Energie Alexandre Novak, le mois dernier. La Russie s'est engagée à baisser son offre de 300.000 barils par jour. Le Koweït a baissé son offre de 15.000 barils par jour pour qu'elle atteigne 148.000b/j. «Notre engagement de baisse de production est de 133.000 barils/jour (...) nous avons baissé de 6 000 barils de plus, et nous pourrons atteindre 146.000 ou 148.000/ barils/jour», avait déclaré son ministre du Pétrole, Essam al-Marzouq. La planète a pompé beaucoup moins d'or noir en janvier, suite à la mise en oeuvre des accords de limitation de la production visant à accélérer le rééquilibrage du marché, confirme l'Agence internationale de l'énergie. «Au total, la production mondiale de pétrole a chuté de près de 1,5 million de barils par jour (mbj) en janvier par rapport au mois précédent, à 96,4 mbj», précisent les experts de l'AIE qui table sur une demande plus rigoureuse. L'Opep est donc bel et bien à l'origine de cette nouvelle conjoncture. «Le dernier rapport de l'AIE montre que les baisses de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) atteignent des niveaux quasiment sans précédent, et que la demande de brut grimpe avec une activité industrielle mondiale soutenue», souligne Joshua Mahony, analyste chez IG. «Le cynisme avec lequel certains investisseurs avaient accueilli les annonces de baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole aura été une erreur», a-t-il relevé. L'impact sur les cours de l'or noir est incontestable. Hier le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 56,73 dollars, à 13h30 à Alger, une hausse de 1,10 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Aux environs de 12h00, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mars gagnait 43 cents pour se négocier à 53,43 dollars. Le baril s'est incontestablement refait une santé. Reste une grande inconnue: la reprise de la production américaine de pétrole de schiste. Parviendra-t-elle à gâcher la «fête»? La probabilité existe...