Les automobilistes, plus désespérés que jamais, ne savaient plus où se mettre ni où mettre leurs voitures. Finalement, l'entrée en vigueur, depuis hier, du nouveau plan de circulation au niveau d'Alger n'a guère apporté les résultats escomptés. Bien au contraire, la capitale était «engorgée» comme à ses pires jours, en dépit de l'absence de poids lourds et de semi-remorques. Les automobilistes, défilant à la queue leu leu au rythme d'un escargot, se demandaient tous s'ils n'étaient pas en train de subir une sorte de «mauvaise blague». Aucun axe, en effet, n'a échappé à cet encombrement que la meilleure des volonté des policiers n'arrivait pas à rendre plus fluide. D'aucuns, contraints de subir ces contraintes pour d'incessantes et pressantes affaires, ont subi jusqu'au bout ce véritable calvaire, alors que d'autres, assez nombreux, ont simplement rebroussé chemin en se demandant si la situation restera la même durant les jours à venir. En effet, certains ont tenté d'expliquer ce phénomène, pour le moins inattendu, par un «possible rush» de tous les automobilistes d'Alger et de la banlieue dans l'espoir d'abord de se rendre compte de visu du nouveau visage de la capitale à la suite de ce nouveau plan, mais aussi d'en profiter pour régler les mille et une affaires en instance à cause, justement, de l'impossibilité de s'y déplacer depuis que l'implosion démographique, alliée à des rues étroites et inadaptées, a rendu la circulation quasi impossible dans la plupart des quartiers de la capitale, y compris les plus récents d'entre eux. Mais ce n'est pas tout. Les pouvoirs publics, désirant mettre en application leur plan dans son intégralité, ne se sont pas contentés d'interdire l'accès de la capitale aux poids lourds. Ils ont également mis en place une nouvelle signalisation, interdisant notamment tous les stationnement entre 7 heures du matin et 19 heures. Impossible de trouver un endroit où se garer, même pas pour cinq petites minutes, sans risquer de se faire mettre un «sabot», ou même voir son véhicule emmené à la fourrière avec tous les tracas y afférents. Ainsi donc, les quelques parkings fonctionnels au niveau de la capitale ont été littéralement pris d'assaut par les automobilistes. Bien souvent, une queue de plusieurs heures était nécessaire avant de pouvoir dénicher enfin la place tant convoitée. Selon les premiers éléments d'analyse, donc, il semble que les autorités aient mal calculé leur « coup ». Sans doute, aurait-il mieux valu appliquer le plan par étapes. La réussite de la formule appliquée durant la tenue du sommet arabe à Alger aurait ainsi dû pousser les responsables en charge de ce dossier à commencer d'abord par interdire la circulation des poids lourds à certaines heures et en certains endroits avant de passer aux autres étapes. Il est en effet pour le moins inconcevable de multiplier par cent, sinon plus, les plaques d'interdiction de stationner alors que les parkings font cruellement défaut dans toute la capitale. Il aurait été plus judicieux d'appliquer cette mesure petit à petit, au fur et à mesure que seraient réceptionnées les aires de stationnement censées être en chantier au niveau de l'ensemble des communes d'Alger. Tout porte à croire, dès lors, que les autorités, en constatant ce semi-échec, feront marche arrière sur certains points en attendant d'être véritablement prêtes à rendre figure humaine à la capitale. Il s'agira, en outre, de faire bien vite puisque le nombre de véhicules légers ne cesse d'augmenter à la faveur des facilités accordées aux citoyens par de nombreux organismes financiers. En attendant d'y voir un peu plus clair, la destination algéroise est donc vivement déconseillée aux... Algérois.