L'offre va à court terme atteindre les 220 000 véhicules pour une demande nationale de près de 500 000 véhicules neufs. Quand bien même le ministère de l'Industrie avait annoncé récemment qu'il ne sera accordé d'autorisation de faire du montage automobile en Algérie qu'aux grands constructeurs mondiaux, cela n'a pas empêché que d'autres, certes de taille moyenne, viennent frapper aux portes du ministère pour espérer prendre une part dans un marché porteur du fait que les besoins du pays en la matière sont estimés à plus de 500 000 véhicules par an tous types confondus. Pour l'heure l'on croît savoir que les demandeurs ne seront fixés qu'une fois ce «fameux» nouveau cahier des charges régissant l'industrie automobile annoncé en grande pompe par les deux ex-ministres du secteur et relayés par l'actuel soit enfin publié. Rappelons que ce nouveau cahier des charges a été rendu nécessaire depuis qu'il a été mis en évidence que le taux d'intégration locale dans le cahier des charges qui était en vigueur c'est-à-dire l'actuel fixant un taux d'intégration de 40% au bout de cinq années de production, était flou et ne définissait pas clairement les paramètres de calcul du taux d'intégration. Selon des indiscrétions, le nouveau cahier des charges comportera de nouvelles modalités dans les paramètres de calcul du taux d'intégration et sera expurgé de tous les aspects logistiques et ceux liés aux services comme la formation et de tous les autres paramètres qui n'ont pas une relation directe avec la fabrication des pièces de rechange et ce dans le but de garder uniquement le coût de fabrication des pièces en Algérie. Autrement dit, «lorsqu'il est mentionné un taux d'intégration de 15%, les charges et autres services y sont inclus, à savoir (les salaires, le transport, l'électricité......), ce qui réduit considérablement le taux intégration réel, devenu quasi-nul, alors que ce taux doit concerner uniquement les pièces de rechange et les accessoires fabriqués localement pour être conséquents et en adéquation avec les objectifs assignés à l'industrie automobile, à la réduction de la facture d'importation et aux projets liés à l'export», explique-t-on du côté du ministère de l'Industrie. Il va sans dire qu'à travers ce nouveau cahier des charges le gouvernement va chercher avant tout à renforcer et à accélérer le taux d'intégration chez les constructeurs automobiles venus faire du montage en Algérie. Comme il est admis également que c'est également (le nouveau cahier des charges) un moyen pour mettre en place des conditions favorables au développement de la sous-traitance locale qui pourrait enclencher ainsi une vraie dynamique au secteur de l'industrie automobile du pays. C'est d'ailleurs ce qui est attendu des PME qui activent dans le domaine de la sous-traitance. Toujours dans le même sens, des économistes avancent que «le développement industriel de la pièce de rechange et des composants automobiles est une étape prioritaire dans le développement de l'industrie automobile. L'implication des PME et des PMI est une approche nécessaire pour s'assurer un succès durable». Soulignons au passage que le nombre total des entreprises algériennes activant dans la sous-traitance industrielle ne dépasse pas les 900 unités, soit 10% des entreprises à vocation industrielle. Un nombre qui gagnerait à connaître une augmentation car c'est ce tissu industriel qui apporte la dynamique à l'économie nationale et assurera sa diversification effective afin de pallier les conséquences de la chute des recettes des hydrocarbures. Pour en revenir aux exigences inscrites dans le nouveau cahier des charges on peut avancer qu'elles pourraient au final désenchanter plus d'un constructeur automobile désireux d'investir en Algérie. Mais en ce qui concerne les constructeurs qui sont déjà entrés en production, ceux-là vont donc revoir leur planning d'intégration de la pièce locale dans leur chaîne de montage. C'est d'ailleurs ce que fait actuellement Renault Algérie, d'aller progressivement vers un taux d'intégration de 42% en 2022 qui est aujourd'hui estimé à 30%», a dévoilé récemment son P-DG. Les autres comme Sovac, Iveco, Hyundai vont faire de même. Au registre de la production et si l'on s'en tient au chiffre avancé par Renault Algérie d'où sortent actuellement de ses chaînes de montage près de 66 000 véhicules tandis que Wolkswagen a produit à ce jour depuis son entrée en production en juin dernier 10 000 véhicules et en ajoutant les rythmes de production d'autres constructeurs en place il devient facile de croire que l'offre en véhicules va satisfaire la demande à l'horizon 2020, ce qui va faire économiser au pays près de 2 milliards de dollars.