Mardi, l'état-major des forces armées russes avait déjà affirmé posséder des «informations fiables concernant la préparation par des rebelles de la mise en scène d'une attaque chimique par les troupes gouvernementales contre la population civile». La Russie a accusé hier les rebelles syriens de préparer des «provocations» aux armes chimiques dans la Ghouta orientale pour servir de prétexte à des frappes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, y compris à Damas. «Des provocations prévoyant un recours aux armes chimiques sont en train d'être préparées, notamment dans la Ghouta orientale», enclave rebelle aux portes de Damas et cible d'une offensive du régime syrien, a affirmé hier le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse avec son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu. Cette «mise en scène» d'une attaque chimique servira «de prétexte pour que la coalition (internationale menée par Washington, ndlr) puisse recourir à la force, y compris contre la capitale syrienne», a assuré M. Lavrov. «J'espère que ces projets irresponsables ne seront pas réalisés», a-t-il souligné. Mardi, l'Etat-major des forces armées russes avait déjà affirmé posséder des «informations fiables concernant la préparation par des rebelles de la mise en scène d'une attaque chimique par les troupes gouvernementales contre la population civile». «La découverte d'un laboratoire fabriquant des armes chimiques dans le village d'Efteris, repris aux terroristes, le confirme», avait notamment assuré dans un communiqué le général Valéri Guerassimov, le chef d'état-major russe. Dans plusieurs quartiers de la Ghouta orientale, «des figurants, comme des femmes, des enfants et des personnes âgées, sont amenés pour jouer les victimes d'une attaque chimique» et des «équipes de télévision avec du matériel de transmission par satellite» sont déjà présentes, a-t-il affirmé. Ces accusations interviennent alors que le régime de Bachar al-Assad, dont Moscou est le principal allié, mène une offensive contre l'enclave rebelle de la Ghouta orientale qui a fait depuis le 18 février selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne). Le régime syrien, qui a plusieurs fois démenti utiliser des armes chimiques, a été montré du doigt ces dernières semaines pour des attaques présumées au gaz de chlore. Le 25 février, 14 cas de suffocation après un bombardement du régime syrien sur la Ghouta orientale ont ainsi été rapportés par l'Osdh. Le même jour, le ministère russe de la Défense avait assuré que les rebelles préparaient «un recours à des substances toxiques afin d'accuser les forces gouvernementales d'utiliser des armes chimiques contre la population civile».