«C'est la preuve que la démarche constitutionnelle amorcée par les tenants du pouvoir est impossible à mettre en oeuvre.» Le premier B réclamé par le mouvement populaire est tombé. La démission du président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz a immédiatement eu l'effet d'une délivrance, du fait que le bloc des 3B, qui semblait se dresser contre la volonté du peuple, donne l'image d'un édifice qui commence à s'écrouler. C'est du moins ce qui ressort des différentes réactions dans le milieu juridique et politique. Benflis salue la démission de Belaïz «Du point de vue du fond, après la démission de l'architecte du régime politique qui a sévi dans notre pays ces vingt dernières années, c'est un mur de l'édifice de ce régime qui s'effondre avec la démission du président du Conseil constitutionnel. Le peuple attend que disparaissent les autres murs qui sont encore en place.Il s'agit de la présidence de l'Etat, du gouvernement et de l'Assemblée populaire nationale.» Le FFS félicite la mobilisation citoyenne Pour le FFS «La formidable mobilisation citoyenne vient de remporter une autre bataille. Elle vient de 'briser'' une autre façade du système politique algérien, incarnée par le président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz.» Tandis que le MSP considère que «c'est un pas essentiel sur le chemin de la solution». Mokrane Aït Larbi annonce la chute d'autres tètes «Après la chute de Bouteflika, le président du Conseil constitutionnel est tombé aujourd'hui et demain toutes les autres têtes du régime vont tomber grâce au peuple. La révolution pacifique doit se poursuivre. L'armée doit protéger les revendications du peuple qui sont ciblées par la contre-révolution qui est en marche.» Mohamed Laâgab compare la démission de Belaïz, à celle de Bouteflika Pour sa part, Le professeur Laâgab, a estimé que la démission de Belaïz, représente une victoire significative pour le Hirak. «Elle est aussi importante que celle du président de la République et atteste de la légitimité des revendications populaires.» Ghediri prévient des risques d'infiltration Dans sa réaction à la démission de Belaiz, Ali Ghediri, considère que «c'est le mieux qu'il puisse faire. Nous sommes sur la bonne voie sortie de crise. Il faut que cette période soit courte, afin d'éviter d'exposer cette mobilisation au risque d'incursion et d'infiltration par les ennemis du pays». Louisa Dris-Aït Hamadouche De son côté, la politologue Louisa Dris-Aït Hamadouche explique dans un entretien accordé à TSA qu'«effectivement. C'est la preuve que la démarche constitutionnelle amorcée par les tenants du pouvoir est impossible à mettre en oeuvre. C'est la première démonstration parlante que l'élection dans les 90 jours est politiquement impossible. Toutes les manifestations ont clairement désigné les personnalités les plus controversées. Belaïz en fait partie. Je doute que la population se contentera de la seule démission du président du Conseil constitutionnel. Ce que la population demande c'est que soit amorcé un véritable processus de transition avec un gouvernement neutre et crédible. Cela signifie que le Premier ministre pourra difficilement continuer.» Rachid Lourari met en garde sur les prérogatives de Bensalah Par ailleurs, le professeur de droit constitutionnel, Rachid Lourari, prévient dans sa déclaration à Ennahr TV: «La démission de Tayeb Belaiz de son poste de président du Conseil constitutionnel sera probablement suivie par la démission du chef de l'Etat Abdelkader Bensalah «Il ne faut pas que Bensalah choisisse seul le prochain président du Conseil constitutionnel. Le choix doit être porté sur une personnalité qui ne soit pas du système et qui soit acceptée par le mouvement populaire, il faut que ce choix soit fait après des négociations avec la classe politique et la société civile.»