Il faudrait donner à la Minurso les moyens lui permettant de protéger la vie de la population sahraouie. La question sahraouie a pris une nouvelle tournure. Le renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum du Sahara occidental) s'avère finalement insuffisant pour la protection du peuple sahraoui contre la répression et la torture. En dépit d'une pression internationale sans relâche, le Palais royal ne décide pas encore de faire marche arrière et respecter la légalité internationale et les conventions de Genève. Seul l'élargissement des prérogatives de la Minurso pourrait venir à bout de la dérive du royaume chérifien. En d'autres termes, il faudrait donner à la mission onusienne au Sahara occidental les moyens lui permettant de protéger la vie d'une population en détresse, réclame Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). Cette nouvelle revendication, un véritable SOS, est venue dénoncer la répression non-stop exercée contre la population sahraouie et exiger l'intervention immédiate des Nations unies. Force est de constater qu'en dépit de la présence dans les territoires occupés de la Mission officielle des Nations unies, le Palais royal tient tête et tourne le dos aux délégués de l'ONU au Sahara occidental. Les prérogatives de la Minurso doivent être élargies, ce qui veut dire que l'envoi d'une force internationale au Sahara occidental s'avère être l'unique solution pour protéger la population sahraouie. Justement, le président de la Rasd a appelé à la tenue d'une «session extraordinaire» du Conseil de sécurité des Nations unies, en vue de donner à la mission onusienne au Sahara occidental les moyens lui permettant de protéger la vie d'une population en détresse. Ce ne devrait être que la case départ d'un processus de décolonisation relancé après la nomination récemment d'un nouveau représentant personnel de Kofi Annan. Saisi par Mohamed Abdelaziz, le Conseil de sécurité de l'ONU, dirigé par Emry Jones Parry, est appelé donc à intervenir pour stopper la répression marocaine et protéger les Sahraouis, en attendant l'organisation d'un référendum d'autodétermination. La politique de la violence pratiquée par le royaume chérifien contre les Sahraouis a mis le feu aux poudres et attiré une sèche réplique de la part des ONG locales et internationales. Au feuilleton de la torture, une pratique prohibée par les conventions de Genève, s'ajoute la découverte, il y a seulement quelques jours, de charniers, chose qui a mis du sel sur les plaies. Ainsi, la polémique sur les 500 disparus et 151 prisonniers de guerre sahraouis est relancée après la découverte récente de 40 cadavres de Sahraouis dans des fosses communes au Maroc. Ces ONG, scandalisées par la dérive du palais royal, ne comptent pas se taire et décident de monter au créneau. Ces mêmes associations et organisations de défense des droits de l'homme, à l'instar du Comité pour le respect des libertés et des droits humains au Sahara Occidental (Corelso) et l'association française des amis de la Rasd (A-Arasd) ont appelé jeudi à un rassemblement qui devait être organisé hier sur le parvis des droits de l'Homme à Paris. Les manifestants demanderont également la protection de la population sahraouie par une force internationale, la libération des prisonniers politiques, et la tenue immédiate d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.