On le présente comme le chef de file de l'aile «dure» du MSP. Abderrezak Mokri, vice-président chargé de la planification et député de son parti, reçu, hier, à l'Expression, est l'un des hommes politiques les plus médiatisés. Il fait partie des jeunes «loups», aux cotés de Menasra, Guerd, Saidi... Ahmed Dane, venus relayer l'ancienne garde que sont les Megharia, Sayeh et autres... Le vice-président du MSP, qui n'hésitait pas à descendre dans la rue, notamment à l'époque de la «protesta» de 1997, pour dénoncer la fraude électorale, est aussi un fin négociateur et un agréable interlocuteur politique, de l'avis même de ses adversaires. Derrière son sourire malin, il est tout le temps sur le qui-vive pour esquiver les questions gênantes, même si, hier, il a reconnu avoir été acculé par les journalistes de l'Expression. Il convient de rappeler que du temps des alliances «arithmétiques», à savoir, les «6» les «5+4»...Mokri était l'homme de confiance de Mahfoud Nahnah, puisqu'il le représentait à chaque réunion de l'opposition. Né à M'sila, ce médecin de formation, 46 ans, titulaire d'un magistère en charia islamique, est aussi directeur d'un centre de recherches «Al Bassira» en sciences humaines. Son franc-parler et son verbe facile et surtout «tranchant» ont fait de lui l'un des cadres incontournables au sein de son parti. Même s'il se défend d'être un dur, Mokri estime que les divergences d'approche au sein de sa formation politique ont toujours prévalu, depuis sa création. D'ailleurs, tout en considérant que nul ne peut égaler le charisme du défunt Nahnah, allant jusqu'à le qualifier de «maître», Mokri considère que la force du MSP réside dans «la liberté d'expression et la probité intellectuelle de ses cadres». Rappelant les «qualités» du fondateur du parti à savoir feu Mahfoud Nahnah, notre invité, en réponse à une question de savoir si le débat est aussi ouvert à l'ère Soltani, répond: «la ligne de conduite demeure la même(...) chacun est tenu de la respecter. Avant d'ajouter que «le MSP est un mouvement d'institutions et non d'individus». Pour notre invité «il y a toujours eu au MSP un débat libre, exprimé avec clarté et transparence». En somme, indique notre interlocuteur, les notions de «dure» et de «tendre» ne sont pas figées, car «un dur pourrait prendre une décision tendre et vice-versa». Interrogé sur la récente déclaration du président du parti, Boudjerra Soltani quant à son éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 2009, il rétorque sans ambages: «Seules les structures du parti peuvent décider». Celui qui reconnaît, aujourd'hui que «le MSP a payé une lourde facture en prenant part au gouvernement», vis-à-vis de ses militants, bien sûr, n'accepte pas de servir de faire-valoir à une alliance présidentielle, qui d'après lui, est «en phase d'essoufflement».