Ça ne peut plus continuer ainsi, disent unanimement les femmes employées à la direction du logement à Béjaïa. Elles l'ont fait savoir par trois fois de suite. Deux rassemblements devant la direction de leur tutelle, puis un autre devant le siège de la wilaya. Soutenues par la classe politique et les syndicats, ces femmes qui travaillent dans un secteur aussi sensible que celui du logement, sont sorties dans la rue non pas pour réclamer une augmentation de salaires, mais pour dénoncer le « harcèlement verbal dans le milieu professionnel », jusque-là tabou. En effet, le rassemblement auquel avait appelé le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique Snapap jeudi, devant le siège de la wilaya de Béjaïa, a enregistré une participation massive des syndicalistes, des animateurs de la société civile, des cadres politiques et de simples citoyens, qui ont fortement dénoncé les « harcèlements moraux et des tentatives répétées de violences physiques à l'égard de la gent féminine » tout comme « le laxisme des autorités concernées devant des dérapages aussi gravissimes. Des femmes fonctionnaires, victimes de harcèlement moral et de tentatives répétées de violences physiques, se révoltent. Des femmes fonctionnaires à la direction du logement de la wilaya de Béjaïa ont observé mardi et mercredi derniers un rassemblement à l'entrée du bloc administratif pour dénoncer leur directeur et des chefs de service accusés de « brutalités verbales, d'insultes, d'injures, d'intimidations répétées, d'abus de pouvoir, et de tentatives d'agression physique ». Tout a commencé depuis que ces fonctionnaires ont dénoncé « les cachotteries de leur direction ». Celle-ci a vite réagi par des sanctions (intimidations, mises à pied, changement de service…), explique le café littéraire de Béjaïa dans une déclaration rendue publique à cet effet. « Des femmes syndicalistes sont quotidiennement et rudement intimidées, harcelées moralement, insultées à haute voix par leurs chefs de service… Le directeur a même usé d'un langage de voyou en défiant la secrétaire générale de la section syndicale », soulignent encore les rédacteurs du document. Même la plainte contre leur directeur et leurs agresseurs, déposée par la secrétaire générale du syndicat est restée lettre morte. Depuis, la section syndicale a appelé à une protestation qui s'est traduite par trois rassemblements pour réclamer justice en prenant à témoin l'opinion publique.