Le choix du jury du prix littéraire «Rachid-Alliche» en jetant son dévolu sur l'écrivain Aomar Oulamara, ne constitue guère une surprise car non seulement Aomar Oulamara est l'un des meilleurs romanciers d'expression amazighe, mais il est aussi l'un des plus prolifiques. C'est presque naturellement que le prix «Rachid Alliche» du meilleur roman en tamazight pour l'édition cumulée 2019-2020 a échu à Aomar Oulamara pour son roman «Agadir n Roma» paru aux éditions Achab. Pour rappel, ce prix est attribué par la Fondation «Tiregwa» qui réalise un travail colossal et constant dans le domaine culturel berbère et plus particulièrement dans celui de la littérature d'expression amazighe. 2e fois récompensé Ce prix littéraire a été lancé en 2014 et chaque année, il récompense un meilleur roman en tamazight, édité durant la période considérée. Les initiateurs de ce prix ont capitalisé le succès obtenu par l'édition lancée en 2012, récompensant la meilleure nouvelle en tamazight, pour lancer ce second Prix dédié au roman écrit dans la même langue et dont tamazight a tant besoin. C'est la deuxième fois que Aomar Oulamara devient récipiendaire de ce prix car le règlement intérieur de ce dernier n'empêche pas un auteur d'y postuler plusieurs fois, l'essentiel étant que la participation se fasse avec un autre roman édité. En plus de Aomar Oulamara, ce prix a été obtenu déjà par les romanciers Amar Mezdad, Salem Zenia, Hocine Louni et Sidali Lahdir. Aomar Oulamara est l'auteur de plusieurs romans et essais en langue amazighe. Après avoir été un militant de longue date pour la reconnaissance de la langue et culture amazighes, Aomar Oulamara s'est investi dans l'écriture littéraire. Originaire du village Boudafel, où il est né et a grandi, Aomar Oulamara est scolarisé au lycée du Ruisseau à Alger, puis étudiant à la faculté des sciences de la capitale. Sa verve militante s'aiguise dès qu'il s'inscrivit aux cours de langue amazighe que donnait Mouloud Mammeri à Alger. Une dizaine de livres au compteur Après quoi, Aomar Oulamara s'inscrivit à l'université de Besançon où il a effectué un second cursus universitaire en physique. Il soutint une thèse de doctorat de 3ème cycle en 1981 puis un doctorat d'Etat ès sciences en 1989. Son tout premier livre a été écrit en langue amazighe directement, à savoir, «Ibardan n tissas», consacré à son père, ancien combattant de l'ALN. Après ce premier récit de guerre, très émouvant, Aomar Oulamara a écrit et édité une dizaine de livres en langue amazighe, entre romans et essais. Aomar Oulamara est l'auteur des romans «Akkin i wedrar», «Tulliannum, tagara n Yugurten», «Omaha Beach», «Timlilit di 1962» et «Agadir n Roma». Il faut préciser, en outre, que le prix «Belaïd Aït Ali» de la meilleure nouvelle a été attribué à trois lauréats, dans sa septième édition. Il s'agit de Lyès Belaidi pour sa nouvelle «Aru-tt a Lxuga teccdeh», Idir Sadouni pour son texte: «Nnif» et Missoum Karim. Enfin et au chapitre des innovations, la fondation «Tiregwa» a décidé de lancer un troisième Prix réservé à la littérature, jeunesse en tamazight. Ce prix de littérature jeunesse a pour but de récompenser les auteurs kabyles qui produisent dans le genre littérature jeunesse dans toutes ses formes: bande dessinée, livres pour enfants, romans pour adolescent. Le prix Tiregwa de la 1ère édition dans le genre littérature jeunesse a été octroyé au caricaturiste et bédéiste Kamel Bentaha. Celui-ci est l'auteur de plusieurs ouvrages dont le dernier s'intitule «Uccen D Umeksa N Zayan» édité par «Asirem Editions». Il faut rappeler que Kamel Bentaha est le premier auteur à produire des BD en languet amazighe.