Le Roi vient de violer la légalité internationale. «Le Maroc est bien chez lui dans ses provinces du Sud, appuyé en cela sur un droit historique, une identité marocaine et des liens remontant à plus de 12 siècles.» affirme le quotidien marocain le Matin. Pour ce journal proche du Palais royal et versatile à souhait, au gré des conjonctures, «le geste Royal a valeur de symbole et de vérité qui tire son fondement de cette noble mission de préserver les acquis du processus d'unification et de consolider une culture de développement économique et social, basée sur une dynamique de régionalisation accordant, aux fils des provinces du Sud, une large participation à la gestion locale.» Or ce que le journal ne relève pas, le Roi vient de violer la légalité internationale en s'entêtant de mettre en avant son projet autonomiste rejeté par la majorité de la communauté internationale. Sous couvert du «développement» et de la «modernité», le Roi du Maroc feint d'ignorer que son projet autonomiste a été rejeté à maintes reprises, non seulement par le peuple sahraoui, mais par la légalité internationale. «En préconisant une autonomie élargie pour les provinces du Sud, S.M.le Roi Mohammed VI est donc décidé à faire la percée. Ce plan est dans le droit-fil des chantiers de la modernité qui ont été engagés dès les premiers mois du nouveau règne.(...) S.M.le Roi Mohammed VI a saisi l'affaire du Sahara à bras-le-corps avec la volonté d'en finir une fois pour toutes, en privilégiant la voie de la sagesse et du dialogue, ne sacrifiant rien de nos principes sacrés, ne lésant nullement - bien au contraire! - les intérêts ou la dignité de l'autre partie.» indique le Matin. Pour le président de la Rasd Mohamed Abdelaziz, qui avait, rappelons-le, appelé le secrétaire général de l'ONU pour empêcher la visite du souverain alaouite, la visite de cinq jours au Sahara occidental, entamée, hier, par Mohammed VI constitue une «initiative belliqueuse» qui «menace sérieusement la sécurité régionale», a affirmé dimanche le gouvernement sahraoui, cité par l'agence de presse sahraouie (SPS). Avant de poursuivre que le gouvernement sahraoui, «n'a ménagé aucun effort pour préserver le cessez-le-feu et instaurer un climat de détente propice à la décolonisation de son pays, porte le gouvernement marocain pour responsable des conséquences qui peuvent découler de cette initiative belliqueuse », selon SPS, citée par l'agence de presse algérienne APS. Plus grave ajoute Abdelaziz, la visite de Mohammed VI «démontre que le gouvernement marocain persiste dans son intransigeance (...), optant pour une escalade dangereuse». Elle constitue «une violation du cessez-le-feu» et «menace d'un retour à la guerre, tant il est vrai que la partie marocaine fait fi de la légalité internationale et multiplie les provocations au lieu de se plier aux résolutions du Conseil de Sécurité et de l'ONU», ajoute-t-il.