Il annonce des nouvelles mesures de recrutement des enseignants. «La grève est un droit consacré par la Constitution. Mais, si la réglementation n'est pas respectée, la tutelle prendra les dispositions qu'il faut», a lancé, hier, le ministre de l'Enseignement supérieur M.Harraoubia lors d'une conférence de presse. Le ministre s'adressait, en fait, au Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) qui menace d'entamer un mouvement de protestation d'une semaine et ce à partir du 13 du mois en cours. A en croire les propos de Harraoubia, son département pourrait ester en justice le syndicat si ce dernier ne respecte pas les règlements. Contrairement à ce qu'avancent les syndicalistes, M.Harraoubia a fait savoir que toutes les revendications socioprofessionnelles des enseignants «sont prises en charge». Les doléances des enseignants tournent autour de trois points essentiels. Il s'agit de la révision de la grille des salaires des universitaires, l'élaboration d'un statut pour l'enseignant du supérieur, le logement social. Concernant le premier point, le ministre affirme qu'il est pris en charge dans le cadre de la tripartite rappelant la déclaration faite dernièrement à ce sujet par le patron de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi-Saïd. S'agissant du statut de l'enseignant qui date de 1989, «nous sommes, dira le ministre, en train de travailler pour le revoir et le corriger. Mais, ce statut ne peut voir le jour qu'une fois le statut général de la Fonction publique approuvé. Sur ce point, les pouvoirs publics ont annoncé que son achèvement est sur la bonne voie». Pour ce qui est des logements, le premier responsable du secteur estime que c'est une question très sensible. Il saisira l'occasion pour dire que beaucoup d'enseignants ne payent pas leur loyer «et malgré cela la tutelle n'a pas pris les dispositions nécessaires dans le seul but de leur éviter les poursuites judiciaires en attendant de trouver un compromis à ce problème». Sur un autre chapitre, M.Harraoubia a évoqué les réformes engagées dans son secteur qui misent essentiellement «sur les ressources humaines à condition qu'elles soient prises en charge correctement». C'est ainsi qu'il annonce des nouvelles mesures de recrutement des enseignants universitaires pour améliorer la qualité de l'encadrement. «J'étais scandalisé d'apprendre que parmi les enseignants protestataires, il y en a qui n'ont pas évolué depuis 25 ans», a-t-il sévèrement critiqué avant d'ajouter explicitement «nous allons créer des conditions et faire en sorte que la hiérarchie soit établie selon les mérites et les qualifications. Dorénavant, la promotion au sein de l'université ne peut se faire que par le travail pédagogique et scientifique». «Finie la promotion à l'ancienneté qui n'est plus d'actualité. Plus de recrutement d'assistants à l'université. L'enseignant recruté doit être titulaire d'au moins un magistère et réussir un certain nombre de concours mis en place», soutient M.Harraoubia qui a demandé aux chefs d'établissement universitaire «d'examiner» la composition de leur corps enseignant. Pour lui, il faut aussi donner la chance aux jeunes diplômés en avançant le chiffre de 800 assistants à l'échelle nationale qui n'ont pas de magistère. Le ministre a toutefois rassuré que les anciens enseignants ne seront pas mis dehors mais ils seront orientés vers d'autres horizons.