Le siège de la cour de Béjaïa a abrité, ce samedi, le concours de la meilleure plaidoirie avec la participation d'un nombre important de jeunes avocats venus des quatre coins du pays,, notamment d'Alger, de Oum El Bouaghi, de Tébessa, de Boumerdès et de Béjaïa. Organisé par l'ordre régional des avocats de Béjaïa, cette 1ère édition du concours de la meilleure plaidoirie a réuni une pléiade de noms de la défense en Algérie et par ricochet de la justice algérienne. Sur les 64 plaidoiries réceptionnées, huit d'entre elles ont été sélectionnées par le jury. Elles étaient articulées sur quatre thèmes d'actualité: la violence faite aux femmes, l'émigration clandestine, le droit de la défense et les droits de l'enfant. À cet effet, les huit jeunes avocats sélectionnés se sont livrés à cette compétition devant un conseil composé essentiellement d'anciens magistrats. À l'issue de cette audience, les huit candidats ont plaidé pour de véritables dossiers dans les conditions, qui auraient pu être celles d'un véritable procès avec la présence du juge, du procureur, de l'accusé et la victime. Le choix d'opter pour une présentation sous forme de conférence, s'explique par l'impossibilité de réunir les conditions d'un véritable procès vu les conditions matérielles et temporelles. Qu'à cela ne tienne! Ce rendez-vous a permis à cette jeune génération de s'imprégner de cette ambiance auprès de ses aînés. A l'annonce du «verdict»: c'est le jeune avocat Fakhreddine Brahma du barreau d'Alger qui a décroché la 1ère place du concours de la meilleure plaidoirie. Le lauréat a plaidé dans une affaire liée à l'émigration clandestine « la harga». la seconde place est revenue à la jeune avocate, Louze Awatef, du barreau de Oum El Bouaghi qui a plaidé dans un dossier en relation avec le thème « le droit de la défense. Le podium a été complété par Mustapha Hamouche de la cour de Béjaïa qui a plaidé sur le thème «le droit de la défense». Il y a lieu, également, de préciser que cette manifestation réussie, première du genre en Algérie, est le fruit de la bonne formation de cette génération montante d'avocats. L'objectif est de l'encourager à accomplir, convenablement et honorablement, sa noble mission. Me Abderrahmane Dris, bâtonnier de Béjaïa n'a pas caché sa joie d'«avoir réussi ce pari». Tout en remerciant les avocats, les bâtonniers et les magistrats qui ont pris part à cette 1ère édition, il a indiqué que le lauréat sera inscrit au concours international de la plaidoirie. Bâtonnier en 2010 à Béjaïa, Abderrahmane Dris avait démissionné pour devenir député du Front de Libération nationale au Parlement où il sera désigné membre du Conseil national des droits de l'homme, un poste d'où il démissionnera, comme il quittera aussi son poste de représentant du Parlement à l'Otan pour revenir à Béjaïa et se faire élire pour la 2e fois bâtonnier et secrétaire général du bâtonnat national. L'avocat Fakhreddine Brahma du barreau d'Alger, lauréat du concours, s'est félicité de cette distinction qui reste pour lui un encouragement dans sa mission d'avocat et espère que ce genre de rendez-vous se pérennise. «J'ai choisi le thème de la ''harga'' par rapport à la souffrance des jeunes et de leurs familles, qui tentent la ''harga'' comme unique moyen d'échapper à leur quotidien. C'est aussi par rapport à la pénalisation de l'acte que je trouve anormale, sachant que celui-ci n'est pas pénalisé au niveau international», nous a-t-il déclaré, en marge de cette manifestation en plaidant la suppression de l'acte pénal et son remplacement par d'autres mesures plus incitatives