À moins de trois mois du Ramadhan, les préparatifs vont bon train. Le mois sacré débarque avec son lot d'interrogations et de peine. Naguère synonyme de joie, le Ramadhan n'évoque, aujourd'hui, pour le commun des Algériens, que la saignée du portefeuille et la galère financière. Aussi, les Algériens se demandent à quelle sauce seront-ils cuisinés? Le Ramadhan étant le mois de grandes dépenses. Avec un pouvoir d'achat limité, les Algériens appréhendent ce mois sacré. La saignée risque d'être tranchante. Et pour cause! La spéculation va crescendo avec la demande. Remplir le couffin du Ramadhan est devenu un casse-tête pour la petite bourse. Surtout pour la ménagère. Pour les petites bourses , il est de plus en plus dur de faire son marché tant les fruits, légumes, viandes blanches et rouges, poissons et autres produits alimentaires ont soit connu une hausse vertigineuse ou risquent d'être absents des étals des marchés. D'autant que les nouvelles du terrain ne disent rien de bon. La mercuriale continue de s'envoler. Les prix des produits de large consommation sont loin d'etre maîtrisés. Si auparavant, cette situation était assimilée à une gestion mafieuse, elle ne s'explique pas aujourd'hui par cet argument du fait des changements profonds tant la résistance à ce processus s'intensifie et se dresse, par le biais des lobbys tapis dans l'ombre, contre la volonté indéfectible des pouvoirs publics, à combattre ces pratiques. Certes, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé des mesures salvatrices pour les travailleurs, notamment une revalorisation des salaires, une hausse des pensions de retraite, le contrôle du marché et la lutte contre la spéculation. En effet, le chef de l'Etat a présidé, récemment, une réunion spéciale ayant porté sur la situation actuelle du marché, les perturbations dans la distribution de certains produits de consommation et le diagnostic du dysfonctionnement. Une manière de répondre favorablement aux doléances des travailleurs dont le pouvoir d'achat peinait à faire face aux fluctuations de la mercuriale. La bonne note demeure certainement la titularisation de milliers de fonctionnaires. Des mesures devant avoir un effet palpable sur le terrain et sur le quotidien des ménages. D'ailleurs, les préparatifs pour le Ramadhan ont commencé aussi pour le gouvernement. Une réunion a été tenue mercredi sous la présidence du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane. Une réunion consacrée au suivi des prix et de l'état d'approvisionnement du marché en produits de forte consommation durant le mois sacré, ainsi qu'à l'orientation des interventions des services chargés du contrôle et de la protection du consommateur. Pour ce faire, huit ministres étaient au rendez-vous. Il s'agit du Commerce, de l'Intérieur, de l'Energie, de la Solidarité nationale, de l'Agriculture, de l'Hydraulique, de la Pêche et de la Poste. Tous ont été unanimes à soutenir les mesures prises et les dispositifs mis en place pour, notamment, assurer une disponibilité des produits alimentaires et agricoles à des prix raisonnables et l'approvisionnement régulier du marché. En outre, l'organisation et le contrôle des marchés dans le but de répondre à la demande et aux besoins des citoyens durant ce mois sacré et de renforcer la lutte contre la spéculation ont été mis en avant. Des mesures et dispositifs mis en place ayant pour objectif de «veiller à la continuité et la qualité des services fournis par les offices publics vitaux au profit des citoyens à travers toutes les régions du pays, particulièrement en ce qui concerne l'alimentation en eau potable et l'énergie» souligne le communiqué des services du Premier ministre. D'autant que l'approvisionnement du marché national en viandes rouges depuis des wilayas du Sud, en l'occurrence Tamanrasset et Adrar, vise à augmenter l'offre sur cet aliment, faire baisser les prix sur le marché et réduire la facture d'importation de viandes congelées. Un choix stratégique à portée économique et sociale tant l'objectif est de satisfaire les besoins du marché national en viandes rouges. L'accalmie aura-t-elle lieu? Réponse après le «ftour».